La nouvelle est passée inaperçue dans les médias occidentaux. Pourtant, l’approbation par l’Organisation mondiale de la santé, en novembre, du premier médicament contre la malaria pour les enfants, pourrait faire une différence, considérant que les enfants de moins de 5 ans représentent 74% des décès à cause de la malaria.
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Il y a maintenant plus d’un siècle que sont connus les parasites de la famille Plasmodium, responsables de la malaria, et qui sont transmis aux humains par une piqûre de moustique. Mais ils continuent de déjouer les scientifiques —et le fait que ce soit une maladie qui sévit essentiellement en Afrique a contribué à limiter les investissements au fil des décennies. Selon diverses estimations, on compte au moins 250 millions de cas par an, dont 95% sont en Afrique, et la maladie tue au moins 600 000 personnes, dont les trois quarts sont des enfants.
Ce qui a été annoncé en novembre concerne le primaquine, un médicament utilisé depuis 60 ans, mais qui n’avait jamais été employé à des doses acceptables pour les jeunes enfants. Le médicament n’empêche pas d’attraper le paludisme —il faudrait pour cela un vaccin, et le tout premier, introduit en 2021, est d’une efficacité limitée. Mais le primaquine prévient les rechutes : il attaque le virus à son stade « dormant », explique l’organisme à but non lucratif Medicines for Malaria Venture, stade « qui est associé à des rechutes du paludisme pouvant survenir des semaines, voire des mois après l’infection initiale ».
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Par ailleurs, en parallèle en 2025, un autre médicament contre la malaria, inédit celui-là, a progressé cette année, avec de prometteurs essais cliniques de phase 3: il s’agit de l’étape ultime pour un médicament, qui a impliqué dans ce cas-ci 1688 personnes dans 12 pays. Appelé GanLum (ganaplacide-lumefantrine), il a obtenu des résultats supérieurs au médicament actuellement le plus utilisé, l’artémisinine, ce qui était le but recherché: parce que depuis 10 ans, la médecine observe que le parasite Plasmodium développe une résistance à l’artémisinine.
Le GanLum semble capable de se débarrasser du parasite en deux jours (en moyenne 47 heures), y compris les parasites résistants à l’artémisinine. Il a été mis au point par la compagnie Novartis en partenariat avec Medicines for Malaria Venture.
On parle du GanLum comme d’un médicament « inédit », parce qu’il s’agit du premier médicament d’une nouvelle classe, plutôt que d’un dérivé de médicaments déjà existants, comme le primaquine —et c’est la première fois en plus de 25 ans qu’on ouvre la porte à une nouvelle classe de médicaments contre la malaria. Si ses résultats positifs se confirment, il pourrait obtenir l’approbation des organismes de régulation dans 12 à 18 mois.





