
Choisir son linge le matin, préparer le petit déjeuner, répondre en priorité à tel ou tel courriel, trouver une place pour barrer son vélo, s’assoir à une table libre dans un bar, commander une bière, sortir son carnet pour noter quelque chose : vous êtes-vous déjà demandé comment on fait pour prendre toutes ces petites décisions au quotidien sans pratiquement y penser? Peut-être pas, parce qu’on est par définition pas conscient de… tout ce dont on n’est pas conscient ! C’est avec ce genre de question aussi concrète que troublante qu’on va aborder demain soir, mardi le 21 octobre à 19h au bar La Calle (6839 Rue St-Hubert, Montréal) la 8e rencontre des clubs de lecture de Notre cerveau à tous les niveaux, mon livre publié il y a un an maintenant chez Écosociété. À partir de là, on va vite se rendre compte que l’environnement nous suggère continuellement des opportunités d’action auxquelles notre cerveau va se préparer. Cela nous mènera, à travers le « merveilleux monde des simulations mentales », à découvrir à quel point notre cerveau est un organe proactif toujours à l’affût de la meilleure chose à faire. Que c’est, pour le dire vite, une machine à faire des prédictions !
Voilà donc un aperçu de cette soirée qui se déroulera, comme tous les autres clubs de lecture, non loin de l’endroit où Yvon et moi nous sommes rencontrés à l’été 2022, en l’occurrence ici le terrain de soccer du parc de Turin, à l’angle de Chambord et Jean-Talon tout près de la Calle, donc. L’endroit avait été choisi, comme tous les autres, pour les nombreuses métaphores qu’il inspirait par rapport au sujet du jour, étant donné la quantité impressionnante de petites décisions rapides qu’on doit prendre durant un match de soccer. Mais comme ça devient un peu frisquet sur les lignes de touche à ce temps-ci de l’année, c’est donc dans la chaleur de ce pub zéro déchet qu’on va explorer ce que fait finalement constamment notre cerveau : des choix ! Pourquoi ? Ultimement, comme toujours, pour rester en vie, ce qui se décline évidemment de mille et une façons dans les cultures humaines si sophistiquées. Et en fonction de quoi ? De facteurs externes à approcher car promesses de bien-être, ou à fuir car constituant des menaces pour l’intégrité de l’organisme. Et comme toujours aussi, la boussole la plus juste pour comprendre tout ça demeurera celle de la démarche du bouquin, c’est-à-dire une perspective évolutive permettant d’appréhender la complexité croissante de tous les niveaux d’organisation ayant mené jusqu’à nous.
C’est ainsi que nous remonterons à l’origine des décisions « hypothalamiques » liées à notre survie, puis à celles qu’ont rendu possible ensuite la céphalisation croissante des systèmes nerveux chez les vertébrés pour permettre l’avènement de comportements de plus en plus riches et variés qui nous submergent parfois en termes de choix possibles. Ce qui nous permettra de mieux comprendre pourquoi ce système nerveux est fait pour engrammer les régularités statistiques du monde dans ses connexions nerveuses et qu’il est toujours prompt à nous proposer la prédiction la plus probable de ce qui risque de se passer dans notre environnement. Ces prédictions seront d’autant plus justes que cet environnement est stable et qu’on a une longue histoire de vie avec lui. Notre « expertise » nous permettra alors de faire la meilleure prédiction sur ce qui risque de s’y passer, et d’y exécuter le comportement le mieux adapté. Et cela, la plupart du temps, sans qu’on ait eu recours à quelques processus conscients que ce soit !
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Alors à tous les gens qui sont fascinés par la « conscience humaine », j’aurais le goût de vous dire de venir faire un tour demain soir à la Calle. Vous découvrirez quelque chose de peut-être encore plus fascinant que la conscience : tout ce qu’on peut faire sans avoir besoin d’elle…