Le stress post-traumatique est pourtant connu et étudié depuis des décennies. L’impact peut s’étendre sur des années, voire toute une vie et se traduire par des dépressions, des comportements agressifs ou de l’alcoolisme.
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Depuis 2003, tous les soldats américains ayant servi en Afghanistan ou en Irak sont rencontrés par des psychologues à leur retour. En 2005, craignant que certains problèmes ne soient passés entre les mailles du filet, l’armée américaine a institué une deuxième rencontre, six mois après le retour de ses soldats. C’est ce « deuxième round » qui a permis de découvrir que bien des symptômes ne se révélaient que beaucoup plus tard que prévu.
De cette première analyse de quelque 88 000 vétérans d’Irak, il ressort en effet que si la moitié des soldats qui avaient été diagnostiqués souffrant d’un stress post-traumatique montraient, six mois plus tard, des signes d’amélioration, un autre groupe, qui n’avait pas été diagnostiqué à la première visite, en montrait à présent tous les symptômes. Et ce second groupe se révèle plus gros que celui qui avait été diagnostiqué lors de la première visite.
Les réservistes, eux qui retournent à la vie civile plutôt que de rester dans l’armée après un « séjour » à l’étranger, semblent particulièrement mal en point. Un quart souffraient de stress post-traumatique lors de la seconde visite et 36% ont été diagnostiqués avec un type ou l’autre de problème psychologique (stress, dépression, pensées agressives ou suicidaires). Qui plus est, l’aide qu’ils reçoivent est jugée limitée par les auteurs de l’étude, et pas nécessairement appropriée. L’étude est parue dans le Journal de l’Association médicale américaine.
Les auteurs en question, le Dr Charles Milliken —lui-même militaire— et ses collègues de l’Institut de recherche de l’armée Walter Reed (Maryland), indiquent que si rien n’est fait, ces problèmes psychologiques pourraient bien devenir chroniques, en dépit du fait qu’ils sont d’ores et déjà faciles à détecter.