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La Coupe du monde n'était pas encore commencée que plusieurs économistes s'attelaient déjà à gâcher le suspense en prédisant les grands vainqueurs. Heureusement, les écarts entre les modèles mathématiques mènent à des résultats différents et ménagent un peu de mystère pour les fans…

Ainsi, la grande banque européenne UBS propose un classement fondé sur les résultats des derniers matchs des équipes nationales et pondéré selon la difficulté : gagner contre une bonne équipe donnant un meilleur pointage. Les grands vainqueurs : les Brésiliens.

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Les économistes du sport ont, eux, une approche différente : leur but premier n'est pas de prédire le gagnant, mais de comprendre pourquoi il gagne. Selon le Britannique Stefan Szymanski, « les modèles fondés sur la performance passée donnent des résultats plus précis. Mais ils n'expliquent rien, ils ne dévoilent pas de mécanisme de causalité. » En d'autres termes, ils disent que ceux qui réussissent tendent à réussir encore. Szymanski fait appel à des variables comme la population ou le PIB par habitant pour expliquer les chances d'une équipe de gagner un match donné. Il applique ensuite cette équation à chaque étape de la compétition 2010. Le Brésil ressort là encore gagnant.

Des économistes français, Wladimir et Madeleine Andreff, proposent un modèle semblable afin de déterminer non pas le vainqueur d'un match, mais les demi-finalistes les plus probables d'une Coupe du monde. Ils ont testé ce modèle sur chacune depuis 1950 pour en éprouver l'efficacité. Ce modèle montre que les pays les plus peuplés sont avantagés sans doute parce qu'ils ont un plus vaste vivier où dénicher des joueurs de talent. « Un pays plus développé, ceux dont le PIB par habitant est plus élevé, analyse Wladimir Andreff, a aussi les moyens de développer ses talents avec des équipements sportifs de qualité. Les enfants y font davantage de sport à l'école et la pratique sportive amateur est plus répandue. » Leurs favoris : les Allemands.

Szymanski et Andreff ne cachent pas les limites de leurs boules de cristal économétriques appliquées au soccer. « Les modèles de prévisions des médailles aux Jeux olympiques sont bien plus efficaces que ceux qui concernent un seul sport », nuance Wladimir Andreff, dont les prédictions pour les Jeux de Pékin se sont révélées exactes à 70 %. « Mais tant mieux, assure Szymanski, il faut un peu d'incertitude, sinon, à quoi bon regarder les matchs? »

Les prédictions

Modèle USB (probabilité de se rendre en demi-finales)

1. Brésil : 49 % 2. Allemagne : 38 % 3. Pays-Bas : 34 % 4. Italie : 32 %

Modèle des Andreff (probabilité de se rendre en demi-finales)

1. Allemagne : 96 % 2. Brésil : 93 % 3. Italie : 80 % 4. France : 47 %

Modèle de Szymanski (Classement final)

1. Brésil : vainqueur 2. Serbie : finaliste 3. Allemagne : semi-finaliste 4. Espagne : semi-finaliste

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