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Il ne faut plus perdre de temps : il faut d’urgence passer au Plan B, c’est-à-dire la restructuration du marché de l’énergie, en vue d’une réduction des émissions de carbone de 80% pour 2020! C’est ce qu’a rappelé le pionnier américain du développement durable, Lester R. Brown, lors de sa conférence d’ouverture de la 3e journée du 21e Congrès mondial de l’énergie de Montréal.

« Il est temps de se demander ce qui est acceptable, non pas pour nous mais plutôt pour la nature, comme développement énergétique », soutient le président du Earth Policy Institute des États-Unis. Des propos qui tranchaient un peu dans un congrès largement axé sur l’économie.

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Le Earth Policy Institute est une ONG fondée en 2001 par Lester R. Brown. Elle soutient la recherche interdisciplinaire sur le développement durable.

C’est là que l’on peut découvrir ce fameux plan B —que l’on découvre aussi au sein de l’ouvrage du même nom— qui valorise une véritable restructuration de l’économie énergétique, des transports jusqu’à la consommation (voir encadré).

Pour une planète vivante

Même le Texas, connu pour ses richesses pétrolières, a pris la tête de l’énergie éolienne aux États-Unis. « Il faut profiter des potentiels d’énergie renouvelable des différents pays pour amorcer un vrai virage vert. Ce sera la clé de la réussite », soutient le visionnaire.

Son message en faveur d’une économie durable —qui pourrait être financée par des taxes et de nouveaux impôts— n’a laissé personne indifférent. Ni les gens de l’industrie réunis dans la salle, ni les panelistes.

« La technologie existe pour amorcer le plan B. Mais comment l’insérer dans le marché et la réalité du monde des affaires, nous l’ignorons encore », a d’ailleurs temporisé Yvo De Boer, conseiller spécial mondial, Changements climatiques et durabilité chez KPMG —un réseau de cabinets-conseil et d’audit fiscal desservant les entreprises canadiennes.

Cet ancien Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique souligne de plus qu’un tel virage sera avant tout assujetti aux futures politiques gouvernementales.

Et ce ne sera pas rapide, pense Pierre Duhaime, le président de SNC-Lavalin : « je ne m’attends pas à de grands changements pour les 20 prochaines années, à moins d’un nouveau pic du prix du pétrole ».

Des arguments qui irritent Lester Brown, pour qui le facteur « durable » ne peut plus être écarté des projets de développement énergétique. « C’est aujourd’hui devenu une question de survie planétaire », tranche-t-il.

Face à la fonte des glaciers himalayens qui met à mal la sécurité alimentaire des populations locales, il prône une nécessaire solidarité avec les moins nantis. « L’augmentation du prix des céréales, le manque d’accès à l’eau et à l’énergie, dessinent un futur bien fragile pour les pays du sud ».

Nous serions bien aveugles et sourds de penser que cela ne peut pas nous affecter en retour.

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