Plus précisément, explique Jacques Michaud, professeur au département de biochimie de la faculté de médecine de l’Université de Montréal, si l’on considère le génome humain comme un train, ces chercheurs «ont identifié environ 600,000 wagons (ou nucléotides) qui sont variables d’un individu à l’autre et ils ont essayé de déterminer s’il y avait une corrélation entre certains de ces wagons et l’intelligence.»
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Pour ce faire, ils ont identifié 3511 individus, dont ils ont détaillé les principales caractéristiques génétiques, comme une maladie, l’apparence physique ou la taille. Leur article est paru dans l’édition d’août de la revue Molecular Psychiatry .
Les résultats n’ont pas surpris beaucoup M. Michaud. «C’est qu’il n’y a pas une région qui semble s’imposer significativement pour dire qu’une partie du génome plutôt que telle autre explique l’intelligence.»
Bref, «ce qu’ils ont démontré, c’est qu’il n’y a pas un wagon qui pouvait en soi expliquer l’intelligence», du moins pas assez pour expliquer la variabilité dans l’intelligence des personnes qui ont été étudiées.
Pour M. Michaud, qui s’est spécialisé dans la déficience intellectuelle, les gènes qui sont en cause dans ces cas-là «ne sont pas nécessairement les gènes qui sont en cause dans l’intelligence.» Et inversement.
On est donc loin d’avoir répondu à l’éternelle question qu'est-ce que l’intelligence? Néanmoins, l’étude lève un pan du voile. Contrairement à une croyance répandue, il ne faut pas espérer trouver un jour «le» gène de l’intelligence. II y en a des centaines qui chacun contribuent. Mais il n’est pas exclu, selon notre spécialiste, que d’ici dix ans on puisse mieux les comprendre…