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Quand les partis politiques parlent de ressources naturelles, c’est d’abord pour parler de redevances. L’espace accordé à la protection de l’environnement, en comparaison, est beaucoup plus mince. Une illustration de la place marginale qu’occupe la science en général.

Autre exemple, la santé. Il aura été question depuis le début de la campagne de médecins de famille et d’attentes dans les urgences, mais pas du tout d’investissements dans la recherche sur des enjeux d’actualité, comme le vieillissement, le cancer ou les infections dans les hôpitaux.

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S’il a été un peu question d’exploitation pétrolière, à cause d’Anticosti, le problème de la dépendance de notre société au pétrole, lui, est passé inaperçu. Quant aux changements climatiques, ils sont absents des quatre débats télévisés, bien que le Parti québécois (PQ), Québec Solidaire (QS) et Option Nationale (ON) en fassent mention dans leurs plateformes électorales.

Un cas à part : l’énergie, où chaque parti a tantôt un engagement sur l’éolien, tantôt sur les gaz à effet de serre, ou les deux. Le PQ, QS et ON s’entendent sur la nationalisation de l’énergie éolienne à travers la création d’un Éole-Québec, sur le modèle d’Hydro-Québec. La Coalition Avenir Québec (CAQ), à l’inverse, juge que le moment est venu de réévaluer les coûts de l’éolien « qui n’a pas rempli ses promesses ».

[Mise à jour 21 août ] Le Parti Libéral du Québec (PLQ), le PQ et la CAQ s’arriment aux objectifs de Kyoto, soit une réduction des gaz à effet de serre, d’ici 2020, de 20 à 25 % par rapport à 1990, tandis que QS vise 40 %.

Universités et expertise

Dans le contexte des carrés rouges, aucun parti n’a oublié de mentionner les universités et leur financement, mais à des degrés variables. Le PQ s’en tient à l’abolition de la hausse des droits de scolarité et à la tenue d’un sommet sur l’enseignement supérieur, tandis que la CAQ, qui appuie la hausse, réclame que les universités déposent « un plan de rationalisation de leur gestion ». Le PLQ veut créer un « Réseau universitaire du Plan Nord ».

ON qui, comme QS, réclame la gratuité « de la maternelle au doctorat », est le seul à avoir pensé à hausser de 16 à 18 ans l’âge de l’instruction obligatoire.

La perte d’expertise dans la fonction publique, symbolisée par le départ de plusieurs ingénieurs vers le secteur privé, fait l’objet d’une plus grande attention chez la CAQ, qui veut ramener ces experts au gouvernement et mieux les payer.

Côté environnement, la protection de la biodiversité n’est soulignée que par QS, quoique le PLQ promette de sauvegarder celle du Nord dans le cadre de son Plan Nord. Mais une meilleure gestion de l’eau est promise par la CAQ, QS, ON et le PQ. Ce dernier veut une redevance « afin que les Québécois aient leur juste part des profits liés au captage de l’eau pour des fins d’embouteillage ».

Quant au PLQ, il fait bande à part avec son soutien à l’amiante : QS classe même le minerai parmi les « productions nuisibles, nocives ou désuètes », sur le même pied que le gaz de schiste et l’uranium.

Enfin, tous les partis s’entendent sur la nécessité de mettre en place des politiques d’économie d’énergie. L’électrification des transports est même mentionnée par le PLQ, le PQ et ON.

Mais dans l’ensemble, sur les 194 pages (dont 114 pour la seule CAQ) que totalisent les 5 plateformes électorales examinées, la place des enjeux scientifiques est mince. Une dernière illustration : l’occurrence de quelques mots-clefs dans ces 194 pages.

Science : 2 Climatique : 5 Écosystème : 3 Biodiversité : 3 Solaire : 2 Écologie : 0 Économie : 102

Ce texte a été remis à jour le 21 août pour tenir compte de la parution, le 17 août, de la 5e et dernière plateforme électorale, celle du PLQ.

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