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La tour d’ivoire: un vieux dilemme pour les scientifiques. Doivent-ils s’impliquer davantage dans la société, donner leur opinion, participer aux débats publics? Cette semaine à l’émission: une table ronde sur la question.

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Selon une enquête québécoise dévoilée le 28 novembre, à la question: Quelle serait la meilleure attitude des scientifique sur la place publique?, 57% répondent que les scientifiques devraient intervenir plus, pour donner leur opinion.

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Toutefois, ils sont 40% à répondre que les scientifiques devraient intervenir mais uniquement à titre d’expert, et uniquement quand ce sont des débats qui ont une connotation scientifique.

L’enquête, intitulée Les Québécoises, les Québécois et la science, portait entre autres sur la perception qu’ont les gens de la science et du scientifique. Quelque 500 personnes y ont répondu.

Les premiers résultats ont été dévoilés pendant les Rencontres science et société de Québec, organisées par l’Université Laval. À cette occasion, l’Agence Science-Presse a tenu une table ronde sur l’implication sociale du scientifique, dont nous présentons quelques extraits.

Est-ce que les scientifiques s’impliquent plus aujourd’hui qu’avant? Est-ce que c’est plus facile de s’impliquer quand on est en environnement? Comment c’était, de débattre avec des créationnistes? Comment réagir à ceux qui disent que s’impliquer socialement, c’est sacrifier son objectivité?

Les participants à la table ronde

  • Cyrille Barrette, qui a enseigné la biologie à l’Université Laval pendant 30 ans. Il a publié des livres et participé à quantité d’événements pour le grand public.
  • Yvan Dutil, qui se décrit comme «astrophysicien engagé», a milité pour diverses causes —pollution lumineuse, politique énergétique, réforme du mode de scrutin— écrit des mémoires et s’est présenté aux élections pour le Parti Vert.
  • Lyne Morissette, chercheuse en écologie marine à Rimouski, et consultante bénévole pour la Fondation David-Suzuki.

 

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Je vote pour la science est diffusée le lundi à 13h30, sur les six stations régionales de Radio Ville-Marie. Vous pouvez également nous écouter le mardi à 11h à Radio Centre-Ville (102,3 FM Montréal) et vous abonner sur iTunes. Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions des saisons précédentes. Pour en savoir plus sur l'initiative Je vote pour la science, rendez-vous ici. Vous pouvez également nous suivre sur Twitter.

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Transcription de la première partie

Isabelle Burgun (IB): Sortir de la tour d’ivoire: ça, c’est un vieux débat, pour des scientifiques. Doivent-ils s’impliquer davantage dans la société, donner leur opinion, participer aux débats publics?

Pascal Lapointe (PL): C’est un vieux débat, qui est revenu souvent à notre émission mais cette semaine, on a quelques chiffres qui nous rappellent qu’on n’est pas les seuls à croire que, oui, les scientifiques devraient davantage sortir sur la place publique. Ça provient d’une enquête québécoise, à laquelle ont répondu 500 personnes, et qui a été dévoilée le 28 novembre

IB: Par exemple, à la question: qui devrait participer au choix des priorités de recherche lorsqu’elles sont financées par les fonds publics? 67% répondent les chercheurs, et seulement 14% répondent, les politiciens.

PL: Et à la question: Quelle serait la meilleure attitude des scientifique sur la place publique? 57% répondent que les scientifiques devraient intervenir plus, pour donner leur opinion. Mais il y en a tout de même 40% qui répondent que les scientifiques devraient intervenir mais uniquenent à titre d’expert, et uniquement quand ce sont des débats qui ont une connotation scientifique.

IB: Autrement dit, le reste du temps, le scientifique peut bien rester caché dans son laboratoire...

PL: Quelque chose comme ça. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est donc ce scientifique dont on n’est pas trop sûr s’il devrait oser sortir de sa tour d'ivoire. Parce que malgré la perception populaire, il y en a bel et bien qui sortent, qui vont débattre sur la place publique. Qui vont s'impliquer...

IB: On en a souvent eu à l'émission, comme Stanley Vollant, le premier chirurgien autochtone du Québec. Mélanie Desrochers, de l’UQAM, qui défend l’idée d’augmenter le pourcentage d’aires protégées au Québec. Le criminologue Jean-Claude Bernheim, défenseur d’un traitement équitable des détenus.

PL: Mais reste que ces scientifiques ne forment qu'un tout petit pourcentage.

Il y en a trois qui ont été réunis, le 28 novembre au Musée de la civilisation de Québec, pour un panel sur l'implication sociale du scientifique, un panel qui suivait les dévoilements de l´enquête dont on parlait à l’instant. Le tout s'inscrivait dans une journée appelée les premières Rencontres science et société de Québec, organisée par l’Université Laval. L’enquête est une initiative du groupe Science et bien commun dirigé par Florence Piron à l’Université Laval. Tandis que le panel était organisé par l'Agence Science-Presse.

 

Josée Nadia Drouin: Bonjour, je m’appelle Josée Nadia Drouin, je suis directrice de l’Agence Science-Presse, qui organise cette table ronde. L’Agence, qui fête son 35e anniversaire ce mois-ci...

 

IB: L'un des panélistes est un habitué des colloques sur la vulgarisation. Cyrille Barrette a enseigné la biologie pendant 30 ans à l'Université Laval. Il a publié des livres et il a participé à quantités d'événements pour le grand public. Josée Nadia Drouin lui a demandé si, après 30 ans, il sent que les scientifiques aujourd’hui s'impliquent plus qu'avant?

(Écoutez la réponse de Cyrille Barrette, puis le reste de l’émission, en cliquant sur le lien audio ci-haut)

 

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