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Même si 83 % des parents canadiens acceptent, avec quelques doutes et inquiétudes, de faire vacciner leurs enfants, 30 % d’entre eux considèrent que la science derrière la vaccination n’est pas claire.

Ces statistiques ont été rapportées par Ève Dubé, anthropologue et spécialiste de la vaccination à l’Institut national de santé publique du Québec, lors d’une conférence grand public à l’Institut Armand-Frappier, en octobre.

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La chercheuse s’intéresse particulièrement au phénomène d’hésitation à la vaccination que l’on observe de plus en plus ces dernières années. En mars dernier, on se souviendra qu’une communauté anti-vaccin présente dans la région de Lanaudière a connu 136 cas de rougeole après qu’un seul individu ait été exposé à la maladie lors d’une visite à Disneyland, aux États-Unis. Cette histoire avait alors attiré beaucoup d’attention médiatique.

« Dans la population, certaines personnes acceptent tous les vaccins, d’autres en acceptent certains et une minorité de gens les refusent totalement », explique Ève Dubé. Le profil type d’une personne qui hésite est souvent celui d’une mère très éduquée, bien informée, mais critique envers tout et se jugeant experte pour le bien-être de son enfant, souvent unique, ajoute la chercheuse.

La perception du risque

Ève Dubé explique qu’il existe plusieurs déterminants qui font en sorte que la population acceptera ou non la vaccination.

Les vaccins, victimes de leur succès, peuvent nous laisser l’impression que certaines maladies sont disparues, ou bien elles sont perçues comme étant bénignes. Des parents vont s’en remettre à « l’immunité naturelle » de leur enfant. Des études démontrent même que certains professionnels de la santé croient que la médecine douce peut être une alternative à la vaccination !

La perception du risque est également biaisée de bien des façons, constate Ève Dubé : « Par biais d’omission, des parents ne vont pas faire vacciner leurs enfants pour dire que la maladie relève de la providence et ainsi éviter de se sentir responsable des effets secondaires reliés à la vaccination. Des personnes feront des liens entre l’administration d’un vaccin et une première crise d’épilepsie survenant trois jours plus tard, par simple coïncidence. Dans d’autres cas, on pense que les risques reliés à la vaccination sont plus élevés que les risques reliés à la maladie en question, alors que ce n’est pas le cas. »

Cet article à été publié sur le site Laval Scientastique

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