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Non seulement l’extraction du pétrole des sables bitumineux alimente-t-elle le réchauffement planétaire, mais ce dernier pourrait avoir attisé l’incendie près de Fort McMurray, capitale des sables bitumineux.

Ces incendies printaniers, explique un reportage du site Climate Central , deviendront en effet la norme, à mesure que le couvert de neige disparaîtra de plus en plus tôt dans l’année et que la température augmentera plus tôt que d’ordinaire.

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Ce qu'il se passe à Fort McMurray résume parfaitement la façon tordue par laquelle les changements climatiques ont un impact sur la saison des feux. Un hiver plus sec que la normale a laissé un couvert de neige printanier clairsemé, qui a été rapidement mangé par les températures chaudes, ce qui a laissé aux flammes passablement de carburant à consommer.

Selon le chercheur Mike Flannigan de l’Université de l’Alberta, la saison des feux commencerait à présent un mois plus tôt qu’il y a 50 ans alors que la moyenne annuelle de territoire brûlé aurait doublé dans l'ensemble du Canada.

De plus, il s’agit d’une année El Niño, traditionnellement plus chaude et plus sèche dans cette partie du continent. Le feu de forêt qui a forcé mardi et mercredi la plus grosse évacuation de l’histoire de l’Alberta, a profité d’une température de 22 degrés Celsius au-dessus de la normale pour cette période de l’année : c’est tellement hors catégorie que les cartes météorologiques sont en manque de couleurs pour l’illustrer.

Comme l’indique la Presse canadienne, cette région de la forêt boréale en a été transformée en « poudrière ». Dans les zones boisées de l’Alberta et de la Saskatchewan, le niveau de danger des incendies de forêt va de « élevé » à « extrême ».

Température élevée, faible taux d’humidité, auxquels se sont ajoutés mardis derniers des vents violents et chauds. Bien que les climatologues prennent soin de rappeler qu’on ne peut pas associer un événement unique à une tendance planétaire, ces ingrédients sont ceux qu’ils annoncent eux-mêmes depuis des années. Quant à cet incendie, il n’est que le dernier d’une série de feux de printemps « inhabituels » dans les régions nordiques, notamment en Alaska en juin 2015 et en Sibérie en 2013.

Comme on pouvait d’ailleurs le lire en 2013 dans une publication du Service canadien des forêts :

Des températures plus chaudes, couplées à des changements significatifs de la distribution spatio-temporelle des précipitations, causeront vraisemblablement des sécheresses destructrices pour les arbres dans l’ouest... On peut s’attendre à ce que de tels incendies de forêt pouvant causer des pertes économiques énormes deviennent plus fréquents, mais les augmentations annuelles moyennes des surfaces brûlées se feront relativement graduellement.

Le gouvernement albertain a décrété l’état d’urgence mercredi, tandis que l’évacuation des 88 000 habitants de Fort McMurray se poursuivait. Selon l’agence de presse Reuters mercredi après-midi, avec 1600 édifices détruits et 19 000 menacés, l’événement pourrait devenir la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire du Canada. Le record actuel est détenu par les inondations de 2013 en Alberta, dont les dégâts s’élevèrent à 1,9 milliard de dollars.

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