ouragan-Florence-septembre

L’État américain le plus rouge de 2018 : la Floride, mais pas le rouge politique. Celui des algues rouges qui, en plus de s’installer comme migrantes indésirables, ont ruiné une partie de l’économie des pêcheurs locaux. Et ce n’est pas la seule chose qui a mis à terre l’économie locale.

À eux seuls, les ouragans Florence, en septembre, et Michael, en octobre, ont mis dans le rouge la Floride et les deux États des Carolines, avec des factures dépassant les 22 milliards de dollars. Rien que la base militaire de Tyndall, en Floride, s’est retrouvée avec un déficit imprévu de cinq milliards de dollars : l’ouragan Michael, en octobre, a été suffisamment fort pour arracher les hangars qui protégeaient 12 très coûteux avions de chasse et dispersé ceux-ci aux quatre vents.

Si on parle des États-Unis, c’est parce que les médias y sont plus nombreux et que ces factures sont plus faciles à comptabiliser. Un super-ouragan semblable, cette année aux Philippines, n’a pas obtenu le dixième de la même attention médiatique. Mais les algues rouges, surtout une invasion longue de 10 mois, et les ouragans — sans parler des autres événements météorologiques extrêmes survenus ailleurs dans ce pays en 2018 — auront eu un effet à long terme : ils obligent la plus puissante économie du monde à devoir admettre que les changements climatiques sont d’ores et déjà dans sa cour. Pendant que le gouvernement central a, pendant toute l’année 2018, poursuivi sa marche à reculons — élimination des règles de protection de l’environnement, aide à l’industrie du charbon — une partie du pays faisait de cette prise de conscience une opportunité pour agir. L’année 2019 sera instructive.

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