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Alors qu’un autre coup de froid se prépare à tomber sur une partie de l’Amérique du Nord, un rappel : c’est non seulement prévisible dans le contexte du réchauffement climatique, mais il est de plus possible que, dans les prochaines années, tandis que le reste de la planète continuera de battre des records de chaleur, le Nord-est de l’Amérique du Nord, lui, continuera d’avoir (très) froid.

Le coupable : le courant-jet polaire, connu sous son nom anglais de jet stream. C’est un puissant corridor aérien, un « ruban » de vents allant jusqu’à 300 km/heure, qui « enferme » l’air froid là où il est censé être enfermé : au-dessus de l’Arctique. Il est à son plus fort en hiver, lorsque les écarts de température entre ses flancs nord et sud sont plus grands. Résultat, lorsque ce courant-jet s’affaiblit, l’air froid — ce qu’on s’est mis à appeler le vortex polaire — descend plus au sud que d’ordinaire. C’est ce dont on a été témoin plus tôt ce mois-ci dans l’Est de l’Amérique, et qu’on risque de revoir cette semaine. Des températures et des chutes de neige auxquelles les Québécois sont habitués risquent ainsi de frapper une bonne partie de l’intérieur du continent.

Que le courant-jet s’affaiblisse à intervalles irréguliers n’est pas, en soi, anormal. Toute la question est plutôt de savoir si le courant-jet s’affaiblit plus souvent à mesure que l’Arctique se réchauffe. C’est l’hypothèse avancée par plusieurs climatologues, et elle a d’autant plus de poids que l’Arctique se réchauffe plus vite que le reste de la planète, augmentant donc le risque que le courant-jet n’en soit perturbé.

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En attendant, comme les « victimes » d’un vortex polaire l’ont déjà constaté, il a une autre caractéristique : sa durée. Une fois que la barrière du courant-jet a laissé s’évader cet air froid — ce qui, cet hiver, s’est produit aux environs du Nouvel An — il faut souvent compter des jours, voire des semaines, pour le ramener à son point de départ. Autrement dit, les températures au-dessous de la normale de la première quinzaine de janvier pourraient revenir hanter les Nord-Américains jusqu’en février.

Pendant ce temps de l’autre côté de la planète, l’Australie bat des records de chaleur : le 24 janvier, au moins 28 stations météorologiques ont enregistré des températures record de plus de 35 degrés. L’une d’elles, à Adélaïde, montrant un pic de 46,6 degrés, tandis que la ville de Port Augusta annonçait 49,5 degrés. Si la tendance des deux dernières semaines se maintient, ce sera là-bas l’été le plus chaud depuis plus d’un siècle que de telles mesures existent.

 

Vidéo: explication du jet stream (en anglais) par le Bureau météorologique britannique (MET)

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