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Les voyages en avion ont été souvent accusés, non sans raison, de contribuer significativement au réchauffement climatique. Mais il existerait des stratégies pour réduire leur impact, à commencer par faire voler les avions… en ligne droite.

Les vols suivent en effet ce qu’on appelle en jargon de l’aviation des « corridors », mais ceux-ci sont beaucoup plus sinueux qu’un vrai corridor. Un avion a par exemple longtemps eu l’obligation d’entrer et de sortir du territoire aérien d’un pays par une série limitée de « portes ». Et cette obligation, expliquait récemment un reportage du New Scientist, est un héritage d’une époque où l’on voulait s’assurer qu’un avion n’échappe jamais au rayon d’action des radars du pays.

À l’époque des GPS, cette pratique n’a plus de raison d’être, mais elle perdure dans beaucoup de pays. En vertu du programme Single European Sky, cette pratique devrait prendre fin au-dessus de la majeure partie des pays de l’Union européenne d’ici la fin de 2019.

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Combien de gaz à effet de serre (GES) en moins cela signifiera-t-il ? Selon Eurocontrol, l’agence intergouvernementale qui gère ce programme, 150 000 tonnes de CO2 en moins par an. Un chiffre qui doit être remis en perspective : le total mondial d’émissions de l’aviation civile s’élevait, en 2017, à 859 millions de tonnes.

D’autres pistes sont évoquées par les experts interrogés par le New Scientist : accorder aux pilotes une plus grande liberté pour choisir leur altitude de vol en fonction des courants aériens du moment. Construire des avions plus aérodynamiques. Utiliser un plus grand pourcentage de biocarburant dans le réservoir. Et pourquoi pas un retour aux hélices, pour les vols plus courts. Chaque fois qu’on réduit la quantité de carburant nécessaire à un vol, on allège l’avion, et un avion plus léger nécessite encore moins de carburant.

Mais au-delà des solutions technologiques, il y aurait aussi des solutions politiques. La croissance du transport aérien dans les deux dernières décennies s’explique en partie par la baisse radicale du prix moyen d’un billet. Si la tendance se maintient, on pourrait passer de 4 milliards de sièges vendus en 2017 à 7,8 milliards, selon l’Association du transport aérien international. Rien qu’en 2018, aux États-Unis seulement, la croissance a été de 3 %.

Résultat, alors qu’à l’heure actuelle, l’aviation représente environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre, elle pourrait dépasser les 10 % dans deux décennies.

Or, il se trouve que les GES de l’aviation ne sont généralement pas pris en compte dans les calculs des émissions nationales et internationales : par exemple, ils ne sont pas couverts par l’Accord de Paris de 2015. Le traité permet en effet à l’aviation — et à la marine — de calculer leur empreinte carbone séparément. Faudrait-il donc imaginer une forme de « taxe sur le carbone » qui se traduirait par une augmentation du prix des billets ? Le politicien qui prendrait cette décision aurait à affronter beaucoup de vacanciers en colère...

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