Le Québec s’en inspirera pour mettre sur pied une modeste première Semaine de la presse du 29 avril au 5 mai. Certes, il existe déjà, à l’échelle canadienne, une Semaine éducation médias, organisée par Habilo Médias et la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants, qui en était en novembre à sa 11e édition. Mais avec 90 organismes impliqués, elle est encore loin des 1750 médias français qui s’inscrivent pour partager des ressources documentaires ou organiser des activités. La formation « 30 secondes avant d’y croire », conçue par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et l’Agence Science-Presse et donnée dans les écoles secondaires depuis l'an dernier, est un des rares exemples d’initiatives d’éducation à l’information créées par un média au Canada.
En France, le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLÉMI), qui est derrière cette Semaine de la presse, a articulé son édition 2019 autour de la thématique « Information sans frontières » : comment voyage l’information hors des frontières d’un pays ? Sa diffusion est-elle soumise à des « contrôles douaniers » ? Du primaire au secondaire, un large corpus de ressources gratuites viennent soutenir ces réflexions. Et à ces problématiques, s’ajoute celle des fausses nouvelles.
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Mais au Québec, un problème persiste : « on ne donne pas les conditions aux enseignants pour faire de l’éducation aux médias de manière structurante. En général, ils manquent de ressources et de temps », avance Normand Landry, professeur à la Téluq et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation aux médias et droits humains. En 2017, 65 % des Québécois de 18 à 24 ans s’informaient sur les réseaux sociaux et 95 % utilisaient Internet comme principale source d’information. D’après Normand Landry, le plan d’action numérique, proposé par le gouvernement de Philippe Couillard en 2018, est prometteur : « c’est la politique la plus importante des 20 dernières années en matière d’éducation aux médias. Elle permettra l’éducation par le numérique, mais aussi l’éducation au numérique. »