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Les choses ne s’améliorent pas pour la réputation du scientifique qui a prétendu, en novembre, avoir modifié un gène de deux soeurs jumelles qui étaient alors à l’état d’embryons. La modification en question pourrait réduire leur espérance de vie.

C’est du moins ce qu’on retient d’une étude parue le 3 juin dans Nature Medicine : les gens qui sont porteurs de deux copies « désactivées » du gène CCR5 — soit la version qui les protège d’une infection au VIH, comme ces deux sœurs jumelles — seraient 21 % plus à risque de mourir avant l’âge de 76 ans. La cause est inconnue.

Lorsque le chercheur chinois He Jiankui a effectué cette altération génétique l’an dernier, il l’a justifiée par la volonté de protéger ces jumelles du VIH, le virus responsable du sida, en raison de l’ostracisme dont sont victimes les sidéens en Chine.

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Les chercheurs de l’Université de Californie qui sont derrière la nouvelle étude ont épluché les occurrences de cette mutation du CCR5 dans une base de données représentant 400 000 adultes britanniques (UK Biobank).

L’annonce de novembre avait provoqué un tollé dans la communauté scientifique — et au-delà — et contribué à remettre sur le tapis l’urgence de poser des balises autour des manipulations génétiques chez l’humain, et surtout chez l’embryon. L’urgence est d’autant plus grande que l’outil utilisé par He Jiankui, appelé CRISPR, se développe à la vitesse de l’éclair depuis trois ans, des équipes aux quatre coins du monde ne cessant de lui découvrir de nouvelles applications.

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