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Les mouvements antivaccins rassemblent un nombre inquiétant de croyants sur les médias sociaux. Mais les plus actifs sont une minorité. Au point où 75% des publicités anti-vaccins sur Facebook, au début de 2019, n’avaient été achetées que par cinq organisations

L’une d’elles, qui avait acheté à elle seule 54% des 145 publicités, est dirigée par Robert F. Kennedy Jr., fils du sénateur décédé en 1968, avocat en droit de l’environnement et militant bien connu de la mouvance anti-vaccination.

Pendant la même période, 83 différents groupes avaient acheté au moins une des 163 publicités pro-vaccins recensées par les chercheurs.

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Ces derniers, appartenant à l’Université du Maryland et à l’École de médecine Johns Hopkins, ont pu profiter d’un sursaut de transparence survenu chez Facebook: en 2018, la compagnie avait annoncé qu’elle créait une base de données des publicités jugées « d’importance nationale », qui serait accessible aux chercheurs désireux d’étudier la façon dont se répand la désinformation. C’était avant que Facebook, sous la controverse, ne se décide à intervenir pour atténuer la visibilité des  publicités antivaccins. La recherche est parue le 13 novembre dans la revue Vaccine.

Entretemps, un reportage du Daily Beast paru à la fin d’octobre avait révélé qu’en dépit des efforts de Facebook, un grand nombre de publicités passaient encore entre les mailles du filet… tandis que des publicités émises par des institutions légitimes, elles, étaient refusées par l’algorithme. Le magazine donne l’exemple du ministère de la Santé de l’État de l’Idaho, dans l’ouest des États-Unis, qui a acheté 14 publicités pour faire la promotion d’un programme de vaccination infantile. Toutes ont été refusées par Facebook. Alors que pendant la même période,  un organisme appelé Défense de la santé des enfants, ouvertement antivaccin et financé par Robert Kennedy Jr, avait placé au moins 10 de ses publicités faisant l’étalage de peurs non fondées et de théories du complot. 

Plus récemment, le Daily Beast a fait l’expérience de proposer à Google, Facebook, Twitter et Instagram des publicités antivaccins volontairement remplies de faussetés. Elles ont été refusées par Facebook et Instagram, mais acceptées par Google et Twitter.

Algorithme ou pas, le fait que cette désinformation émane d’un petit groupe de gens n’étonnera toutefois pas les chercheurs qui ont étudié plus largement la dissémination des fausses nouvelles. En campagne électorale par exemple, ils ont pu constater qu’une infime minorité d’internautes était responsable à elle seule d’une majorité des commentaires faux ou délibérément trompeurs.

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