orang-outan

Les efforts pour réintroduire l’orang-outan dans son habitat naturel ne se font pas sans heurts. Pour sauver l’animal, il faudra repenser l’île de Bornéo.

« Nous devons réviser la notion “d’habitat de l’orang-outan” pour aller au-delà des seules forêts », relate cette toute première étude d'impact indépendante qui couvre l’ensemble de la grande île de Bornéo, soit les régions qui font partie de l’Indonésie et de la Malaisie. « Cette plasticité doit être prise en considération pour concevoir des stratégies de conservation plus efficaces. » 

Entre 2007 et 2017, l’abattage et la déforestation ont causé une perte importante de populations d’orangs-outans. Ce déclin est survenu malgré les interventions comme le patrouillage, la gestion des aires protégées et les opérations de capture/relâche.

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D’après les auteurs, le problème est que le primate s’est adapté aux paysages aménagés par l’homme, loin des vastes forêts tropicales vierges qui sont encore perçues comme son habitat naturel. On trouve de plus en plus d’individus dans des forêts qui sont isolées entre des parcelles agricoles, ainsi que dans les plantations de palmiers à huile et d’arbres pour la pulpe de papier, deux choses qui se sont développées à un rythme effréné ces dernières années. En tout, 80% des orangs-outans vivent donc désormais à l’extérieur des zones protégées, ce qui les rend encore plus vulnérables au braconnage. En revanche si ces fragments de terres étaient considérés comme un « habitat naturel » de l’animal, moins d’individus y seraient capturés pour être relâchés dans leur véritable « habitat naturel ». Autrement dit, cette stratégie de capture/relâche, premier réflexe des autorités, affaiblirait la viabilité de l’espèce.

Le succès des plans de protection de l’orang-outan de Bornéo reposerait sur la préservation de ces aires d’habitats isolés, mais aussi sur la création de corridors qui les relient et sur l’adaptation des citoyens à la cohabitation avec ce singe roux. 

L’orang-outan de Bornéo est cpnsidéré en menace critique d’extinction. En 2025, le nombre total d’individus aura chuté de 82% par rapport à celui de 1950.

 

- Émilie Senécal-Léonard

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