Moins de 48 heures avant que Trump n’annonce qu’il était atteint de la Covid, une recherche universitaire l’avait identifié comme étant le principal propagateur de fausses nouvelles sur la pandémie.
Des chercheurs de l’Université Cornell, dans l’État de New York, qui ont analysé 38 millions d’articles portant sur la pandémie et publiés en anglais entre janvier et mai, dans des médias à travers le monde, en ont trouvé 1,1 million qui contenaient de la désinformation. De ce nombre, Trump était au coeur de la « conversation » dans 37,9% des cas —loin devant tout autre compétiteur.
« Nous concluons que le président des États-Unis était le plus gros propagateur de la désinformation sur la COVID-19 ».
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Il s’agirait, selon les auteurs, de la première analyse de grande ampleur du contenu publié par les médias, imprimés ou en ligne, sur cette question (d’autres recherches ont analysé le rôle des réseaux sociaux ou des « bots »).
Tous les articles ne font pas que répercuter de fausses informations: 16,4% d’entre eux sont des articles de vérification des faits (fact checking) et plusieurs de ceux qui rapportent les propos de Trump soulignent en même temps qu’il s’agit d’une rumeur non fondée ou d’une affirmation mensongère.
Les sujets couverts par ces fausses informations vont des « remèdes miracles » à Bill Gates en passant par les théories du complot —comme celle, très populaire en janvier, qui prétendait que la pandémie était « fabriquée » par le parti démocrate pour coïncider avec les audiences sur la destitution de Trump. Mais à eux seuls, les remèdes miracles ont généré plus d’articles que les 10 autres catégories de fausses nouvelles mises en commun. On y retrouve par exemple une idée lancée le 23 avril par Trump, voulant que des désinfectants ou de la lumière ultraviolette puissent traiter la Covid —et qui a fait bondir en quelques jours le nombre d’articles alors publiés de 10 000 à 30 000.
En tout, l’étude recense 295 000 articles dans la catégorie « remèdes miracles ». Le lointain deuxième, baptisé « new world order / deep state » suit avec 49 000 articles. Bill Gates (28 000) et la 5G (23 000) ont aussi droit à leurs propres catégories.
Les chercheurs derrière cette étude sont rassemblés sous le chapeau de l’Alliance Cornell pour la science, un organisme à but non lucratif voué notamment à « promouvoir la prise de décisions basée sur de la science ». Interrogée par le New York Times, sa directrice, Sarah Evanega, a ainsi fait le lien entre l'objet de leur recherche et le fait qu'un tel niveau de désinformation, « a de lourdes retombées sur la santé » des populations.