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Plusieurs médias ont rapporté cette semaine que « la plus grosse délégation » à la COP26 était celle de l’industrie des carburants fossiles. Mais la grande majorité de ces 500 personnes ne sont pas là à titre de représentants de leurs compagnies: ces personnes font partie des délégations de leurs pays respectifs.

Déjà le mois dernier, on avait su que la compagnie Shell ne participerait pas au sommet des Nations unies sur le climat: « on nous a dit que nous n’étions pas les bienvenus », avait déclaré le président Ben van Beurden, en réponse à une question lors de la réunion consacrée aux résultats trimestriels. Un porte-parole de BP a également dit au Washington Post cette semaine que le président de BP avait choisi de ne pas se rendre à Glasgow pour ne pas devenir « une distraction ». Résultat, selon la liste des participants, seulement six sont de Shell, dont un « vice-président pour le captage de carbone », et sept de BP.

L’annonce de cette semaine, comme quoi « 503 lobbyistes des carburants fossiles » sont présents à la COP26, provient de Global Witness, groupe militant fondé en 1993, et de trois autres organismes. Ceux-ci ont épluché la liste provisoire des inscrits à la COP26 (soit 40 000 personnes en tout). C’est de ce travail que provient la conclusion à l’effet que ces 503 personnes représentent le plus gros « groupe », plus gros que la plus grosse délégation nationale (celle du Brésil, avec 479 personnes).

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Mais cette liste n’inclut donc pas uniquement les représentants officiels des compagnies. Par exemple, le Canada a deux représentants de la compagnie pétrolière Suncor, qui font partie de la délégation de l’Alberta, a précisé lundi le ministre canadien de l’Environnement. La Chambre de commerce des États-Unis en a huit, les Émirats arabes unis et le Koweït en ont 12 chacun, et ainsi de suite. La Russie est la championne avec 50, mais le plus gros « contingent » de représentants de l’industrie (103 personnes sur les 503 identifiées) est celui d’une association internationale, l’IATA (International Emissions Trading Association) qui fait la promotion des marchés d’échanges d’émissions de gaz à effet de serre. Selon son directeur, un cinquième de ses délégués proviennent de l’industrie fossile et du secteur de l’énergie.

Il faut savoir que les compagnies gazières et pétrolières n’ont plus le droit d’organiser des événements sous le chapeau de la COP26 —comme c’était encore le cas il y a quelques années. Les nouveaux critères obligent non seulement un commanditaire à avoir des cibles zéro carbone —ce que Shell et BP ont— mais aussi « un plan d’action crédible » pour atteindre ces cibles —c’est là que ça accroche.

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