Australie-feux-janvier2020

Les incendies d’Australie en 2019-2020 ont envoyé tellement de fumée jusque dans les couches supérieures de l’atmosphère que cette fumée a eu un impact mesurable sur la couche d’ozone.

L’hypothèse circulait depuis 2020: considérant l’altitude record atteinte par cette fumée —jusqu’à 31 km d’altitude— il était théoriquement possible que les gaz qui la composent aient déclenché là-haut des réactions chimiques capables d’endommager l’ozone. L’hypothèse vient d’être confirmée par trois chercheurs en chimie —deux Canadiens et un Américain— dans un article publié le 17 mars par la revue Science.

La couche d’ozone, écrivent-ils, a diminué temporairement de 13% au-dessus des latitudes moyennes de l’hémisphère sud —là où se trouve l’Australie. Leurs données proviennent du satellite canadien Scisat, dont l’une des missions —Atmospheric Chemistry Experiment— est de mesurer les niveaux de 44 différentes molécules dans notre atmosphère.

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Plus précisément, ces incendies ont « injecté » des particules de fumées acides dans la stratosphère, « perturbant la chimie du chlore, de l’hydrogène et de l’azote qui régit l’ozone », explique dans le communiqué de l’Université Waterloo le chimiste Peter Bernath, premier auteur de la recherche.

À leur sommet, entre les 29 décembre 2019 et 4 janvier 2020, les incendies australiens ont envoyé là-haut de 300 à 900 000 tonnes de fumée. Le panache qui est monté jusqu’à 31 km s’est étendu sur 1000 kilomètres. Pendant trois mois, ces feux ont brûlé un territoire de plus de 70 000 km2, tué 30 personnes et des millions d’animaux. On leur attribue aussi plus de 4000 hospitalisations.

L’ozone est ce gaz qui, présent dans la haute atmosphère, protège la vie sur Terre des rayons ultraviolets du Soleil.

La fumée des incendies ne se rend normalement pas jusqu’à la stratosphère, mais l’ampleur de ces incendies les plaçait dans une catégorie à part. La question est à présent de savoir si des incendies d’une telle ampleur seront plus fréquents dans les prochaines décennies.

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