Des relations de travail toxiques seraient la principale raison pour laquelle des femmes quittent des emplois dans le milieu universitaire.
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On évoquait depuis des années les difficiles conciliations travail-famille —qui affectent plus les femmes que les hommes— afin de tenter d'expliquer pourquoi, au fur et à mesure que passent les années qui suivent l’obtention d’un diplôme d’études supérieures, le pourcentage de femmes décline. Ce facteur reste important, note une étude des parcours professionnels académiques de près de 250 000 personnes aux Etats-Unis entre 2011 et 2020. Mais le facteur que représente le climat de travail avait peut-être été sous-estimé.
Selon cette étude, parue le 20 octobre dans Science Advances, les femmes sont plus à risque de quitter leur emploi que les hommes à toutes les étapes d’une carrière universitaire typique, mais l’écart entre hommes et femmes s’élargit environ 15 ans après l’obtention d’un doctorat. C’est à peu près le moment, notent les chercheurs, où la plupart des professeurs d’université s’attendraient à recevoir ou à avoir reçu leur permanence, ce qui veut dire que, même après une permanence, les femmes continuent de quitter en plus grand nombre.
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Dans la définition employée par les neuf chercheurs en analyse de données de l’Université du Colorado qui sont derrière cette étude, « climat de travail » ou « atmosphère de travail » peut englober une foule de choses, d’une gestion dysfonctionnelle jusqu’à de la discrimination pure et simple. Dans les questionnaires auxquels ont répondu quelques milliers de chercheurs ou ex-chercheurs, l’atmosphère de travail était la première raison citée par 43% de celles qui avaient quitté. En comparaison, les hommes qui avaient quitté étaient plus susceptibles de mentionner des raisons professionnelles, comme le salaire ou la pression à publier.
Une lacune à cette étude pourrait être qu’elle ne tient pas compte des facteurs ethniques: s’agissant des États-Unis, il est possible que la situation soit plus difficile encore chez les femmes noires ou hispaniques.