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Il y a longtemps qu’on sait que le réchauffement climatique et la perte de biodiversité vont, dans certaines régions, augmenter les risques de maladies infectieuses, en raison des nouvelles opportunités que cela offre à certains parasites. Mais peut-on mesurer ce risque ? Une nouvelle méta-analyse —ou synthèse d’études— suggère que ces tendances sont répandues à peu près partout dans le monde.

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Mises bout à bout, ces 972 études représentent 2938 observations de maladies infectieuses que l’on peut associer à des perturbations environnementales, à travers 1497 « combinaisons hôte-parasite » —qu’il s’agisse de parasites qui infectent une plante, un animal ou un humain. Les auteurs, qui sont en biologie, en botanique et en santé publique, observent qu’en plus du climat, la perte de biodiversité, la pollution et l’introduction d’espèces invasives, sont aussi « associées à une augmentation des maladies » reliées aux parasites. Et surtout, ils observent que ces changements sont indépendants de la situation géographique (autrement dit, on les observe partout) et des espèces vivantes, qu'elles soient animales ou végétales. 

Leur étude est parue le 8 mai dans la revue Nature

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Jusque-là, les analyses de ce genre se limitaient à une région ou à un continent: par exemple, plusieurs chercheurs se sont préoccupés ces dernières années de l’expansion de la malaria sur le continent africain à cause des températures plus élevées. Ou de l’avancée en Europe du virus du Nil occidental. En novembre, la nouvelle édition du rapport annuel de la revue médicale The Lancet sur la santé et le climat, concluait que si la hausse des températures par rapport à l’ère pré-industrielle atteignait les 2 degrés (on est actuellement à 1,2 degré), les conditions favorables à des éclosions de dengue augmenteraient de 36 à 37%.

Mais le regard plus global qu’offre cette méta-analyse ajoute aux connaissances sur les risques de futures pandémies: ce n’est plus seulement le contact rapproché avec davantage d’espèces animales qui crée de nouveaux risques (c’est ce qu’on appelle une zoonose, lorsqu’une maladie infectieuse est passée d’un animal à l’humain, comme ce fut le cas avec la COVID). Ce sont plutôt les nouvelles conditions environnementales entraînées par l’activité humaine qui sont à risque de fournir des opportunités inédites à des virus de toutes sortes. 

Cette étude « confirme que si nous voulons éviter la prochaine pandémie, nous devons cesser la destruction de la biodiversité, le réchauffement et la pollution de la planète », commente Diarmid Campbell-Lendrum, directeur de l’unité sur les changements climatiques à l’Organisation mondiale de la santé.

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