Les chats et les chiens peuvent-ils être contaminés et transmettre le virus ? Des recherches récentes semblent confirmer qu’ils peuvent bel et bien contracter la COVID-19… mais ça ne veut pas dire qu’ils peuvent la transmettre. Le Détecteur de rumeurs a vérifié.
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Deux chats qui, en avril dans l’État de New York, avaient présenté des symptômes respiratoires (toux, reniflements, écoulements nasaux), étaient bel et bien porteurs du virus SRAS-CoV-2. Le propriétaire du premier félin avait contracté la maladie avant son animal. Dans le second cas, aucun membre du foyer n'a manifesté de symptômes, mais aucun test n’a été effectué pour vérifier si l’un d’eux était porteur du virus.
Il s’agissait des deux premiers cas d’animaux de compagnie contaminés aux États-Unis, selon l’agence américaine de prévention et de contrôle des maladies (CDC). Mais ils ne sont pas uniques. Des tests réalisés à Hong Kong sur deux chiens se sont aussi révélés positifs sans que les animaux ne présentent de signes de la maladie. Et le chat d’une personne contaminée par le SRAS-CoV-2 a été infecté en Belgique et a présenté des symptômes. À la fin-mai, un berger allemand vivant à New York devenait le premier chien infecté aux États-Unis. Un de ses propriétaires était porteur du virus. (mise à jour 31 juillet: cet animal serait décédé en juillet, rapportent des médias américains. Il était également porteur d'u cancer.)
Ces exemples démontrent que les chiens et les chats peuvent être sensibles au coronavirus, mais ça ne semble pas très fréquent: des tests effectués sur 15 chiens et 8 chats dans des familles atteintes de la COVID-19 à Hong Kong se sont révélés négatifs. Et lors de la validation de son test de dépistage de la COVID-19, la compagnie américaine IDEXX a testé 3500 spécimens canins, félins et équins aux États-Unis et en Corée du Sud: aucun n’était positif. On ne sait toutefois pas si ces échantillons provenaient de ménages ou d’environnements infectés par le virus.
Bien que les données soient limitées, l’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) concluait à la fin de mars que le risque d’infection et de maladie est faible chez les animaux domestiques.
Facteur de transmission?
Et rien n’indique qu’ils jouent un rôle dans la transmission de la COVID-19 aux humains ou à d’autres animaux, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le CDC. Jusqu’à maintenant, tous les cas de chiens et de chats infectés montrent que la transmission s’est faite de l’humain vers l’animal, et non l’inverse.
Une revue de littérature n’a pas permis de trouver d’études évaluant la fourrure, les poils ou la peau comme sources de transmission chez les chats ou les chiens, que ce soit le SRAS-CoV-2 ou les autres coronavirus à l’origine du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). En mai, l’OMS a fait état d’un cas « possible » de contamination de deux employés néerlandais par deux visons d’élevage, mais la preuve reste encore à faire.
Mesures de précaution
Incapables de dire avec certitude si le virus peut survivre quelques minutes ou quelques heures sur les poils des animaux, les vétérinaires recommandent la prudence et de les tenir à distance des personnes qui n’habitent pas le même foyer.
Le CDC et les vétérinaires demandent aussi aux propriétaires d’animaux domestiques de les maintenir autant que possible à l'intérieur, pour limiter les contacts.
Pour leur part, des chercheurs réclament que la question de la transmission de l’humain à l’animal soit davantage creusée.
En attendant, des vétérinaires s’en tiennent aux bonnes vieilles recommandations: éviter de se faire lécher le visage par son animal et se laver les mains régulièrement lorsqu’on s’occupe de sa litière ou de son alimentation.