DDR Le seuil de l’hypertension est incertain Vrai.jpg (654.19 Ko)

La cause est entendue : une pression artérielle trop élevée, c’est dangereux pour la santé, et il faut prendre des mesures pour l’abaisser. Mais que veut dire « trop élevée » ? Le Détecteur de rumeurs et l’Organisation pour la science et la société se penchent sur la controverse entourant ce seuil.

Hypertension


Cet article fait partie de la rubrique du Détecteur de rumeurs,

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L’origine de la rumeur

L’Association américaine des maladies du cœur et le Collège américain de cardiologie ont publié en novembre de nouvelles lignes directrices définissant ce qu’est une pression artérielle « acceptable » : ils ont abaissé le seuil de 140/90 à 130/80 (la pression est toujours mesurée par deux chiffres, le premier correspondant à la pression maximale, au moment du battement du cœur, le second à la pression minimale, entre deux battements). Or, l’Académie américaine des médecins de famille a refusé d’endosser ces nouvelles lignes directrices, préférant s’en tenir aux anciennes. La Fondation canadienne des maladies du cœur continue elle aussi de cibler 140/90.

Une controverse qui perdure

Un regard historique nous apprend que ce « seuil » était plus élevé, il n’y a pas si longtemps.

Le président américain Franklin Delano Roosevelt, par exemple, avait une pression artérielle de plus de 160, qui montait régulièrement à plus de 200 avant sa mort, en 1945. Ses médecins ne lui ont jamais prescrit de traitement particulier. Qu’il soit mort d’un AVC n’est pas si étonnant…

L’étude d’Oslo, menée de 1972 à 1978, considérait qu’une pression entre 150 et 180 constituait de « l’hypertension légère » (mild).

C’est une étude américaine publiée en 1985 (MRC Trial) qui a conduit à cibler un seuil de 140, et ce sont des études plus récentes (INVEST en 2009 et SPRINT en 2015) qui ont conduit les deux groupes américains cités plus haut à viser moins de 140.

Mais à l’inverse, l’étude ACCORD, publiée en 2010 et portant sur 4700 patients souffrant de diabète de type 2, affirme qu’abaisser le seuil sous les 140 « n’entraîne pas de bénéfices cardiovasculaires ».

En fait, une partie de la controverse réside dans le fait que, à trop abaisser la tension artérielle, on augmente le risque d’étourdissements, de fatigue ou d’évanouissements. Le « chiffre magique » entre les avantages et les inconvénients, qui semble se situer entre 120 et 140, continue donc de faire débat.

Ce texte est une adaptation du texte anglais, écrit par Christopher Labos, publié sur le site de l’Organisation pour la science et la société de l’Université McGill.

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