Il semble clair qu’il y a déjà eu beaucoup d’eau sur Mars. À défaut de savoir s’il y en a toujours quelque part dans le sous-sol, des scientifiques affirment en avoir trouvé une empreinte au grand jour: la surface de certaines roches blanchies.
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Les géologues les connaissent, sur Terre, sous le nom de roches kaoliniques. Ce sont des argiles blanches, friables. C’est un minerai appelé kaolinite qui leur donne cette teinte: on l’utilise pour cette raison, entre autres, dans la fabrication du papier et dans la porcelaine.
Or, qu’est-ce qui, à l’origine, a donné à ce minerai tout ce blanc? L’eau. Sur notre planète en effet, cette couche de blanc, riche en aluminium, se forme après que des roches et des sédiments aient été « lessivés » de tous les autres minerais par des millions d’années d’un climat chaud et humide. Autrement dit, un climat de pluies tropicales.
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Le robot américain Perseverance, qui roule sur la surface intérieure d’un cratère depuis son arrivée sur Mars en février 2021, avait plusieurs fois photographié des roches de cette nature. Dans une analyse publiée le 1er décembre, une équipe de l’Université Purdue (Indiana) et de 18 autres établissements dans quatre pays, dont la France, conclut qu’il s’agit bel et bien de roches kaoliniques.
Ce qui, écrivent-ils, renforce la théorie voulant que Mars ait eu, à ses débuts, beaucoup d’eau. Le cratère Jezero, où roule Perseverance, est d’ailleurs présumé être un ancien lac. Les chercheurs ont comparé la structure de la kaolinite martienne avec celle qu’on trouve dans de telles roches, notamment en Afrique du Sud et en Californie. Perseverance est également doté d’un petit laser qui, en vaporisant une minuscule portion d’une roche, offre l’opportunité au robot d’en analyser la composition.
Mais la dispersion des roches martiennes en question pose une question pour laquelle l’étude n’a pas de réponse. Pourquoi sont-elles dispersées plutôt que regroupées par grappes, s’il a plu abondamment à cet endroit? Ont-elles été poussées au hasard dans le lac, au fil des millions d’années, par ce qui semble avoir été une large rivière? L’impact d’une météorite pourrait-il avoir créé ce désordre?
Des sites riches en pierres de cette nature, identifiés par des photos satellites, pourraient être un objectif pour Perseverance, souhaitent les chercheurs. Mais à sa vitesse de pointe de 0,1 kilomètre à l’heure, il leur faudra être patient.





