La créature, décrite dans la revue britannique Nature, vivait il y a 375 millions d'années et constitue une étape intermédiaire entre les poissons et les premières créatures terrestres: elle vivait dans l'eau mais pouvait se déplacer sur la terre ferme grâce à des pattes primitives. Les ossements, représentant une dizaine d'individus, ont été découverts depuis 2004 dans le Grand Nord canadien, sur l'île Ellesmere.
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Ce ne sont pas les premiers fossiles d'un genre de "poisson-qui-marche" de cette période, comme le savent les visiteurs du Parc de Miguasha, au Québec, mais ces fossiles-ci semblent resserrer l'écart entre ce qu'il y avait avant et ce qui viendra plus tard, à en croire les découvreurs.
Or, une partie du discours créationniste consiste justement à répéter que des fossiles "intermédiaires" n'existent pas: une affirmation fausse, considérant l'abondance des fossiles qui peuplent les musées, et qui, tous, constituent une étape intermédiaire entre quelque chose et quelque chose d'autre. Mais l'étape intermédiaire représentée par le Tiktaalik roseae c'est son nom est davantage de nature à frapper l'imagination: c'est l'époque où nos lointains ancêtres ont quitté l'eau pour s'aventurer sur la terre ferme.
Et de fait, les médias ont été nombreux à insister sur la gifle que cela représente pour les créationnistes (et un entrepreneur en a profité pour imprimer gilets et autres tasses à l'effigie de cette bestiole). Le Wall Street Journal signale toutefois que les créationnistes, ou du moins certains d'entre eux, "ne sont pas convaincus", citant un porte-parole du Discovery Institute (organisme voué à a promotion de la théorie dite du design intelligent) pour qui ce fossile est "juste un poisson".