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Les idéalistes descendent dans la rue et rêvent de changer le monde. Les conservateurs ne comprennent pas pourquoi ces gens sont dans la rue, parce qu’eux trouvent le monde très bien comme il est.

Les idéalistes posent tout plein de questions, certaines naïves, d’autres d’une profondeur philosophique qui les surprend eux-mêmes. Les conservateurs, par définition, remettent d'autant moins en question les institutions ou « l’ordre établi » qu'ils n’aiment généralement pas les questions naïves et philosophiques.

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Les conservateurs font de bons journalistes politiques, parce qu’ils se fondent bien dans l’environnement qu’ils doivent couvrir. Et ce n’est pas une critique : en Amérique du Nord, un journaliste politique trop ouvertement campé à gauche et qui couvrirait les parlements à Québec, Ottawa ou Washington, verrait la plupart des porte-parole des partis se refermer poliment à son approche. Il ne recevrait pas de scoops, n’obtiendrait pas d’entrevues exclusives, sauf d’une petite poignée d’élus marginaux.

Les idéalistes font par contre de bons journalistes scientifiques parce que chaque jour leur apporte des raisons de douter que notre monde soit le seul envisageable. Les ailleurs possibles et les futurs alternatifs sont le pain et le beurre des journalistes scientifiques.

Le journaliste scientifique ne peut pas être insensible aux carrés rouges, aux Occupons Wall Street ou aux mouvements des indignés européens. Il peut ne pas partager leurs revendications, mais il lui est impossible, de par la nature même de son travail, de nier une légitimité à leurs rêves et leurs ambitions. Le journaliste politique, lui, le peut, parce que l’idée que ces gens ne sont que des rêveurs est une vision du monde répandue et légitime chez plusieurs des sources qu’il côtoie au quotidien.

Ce serait bien si, l’espace de quelques semaines, on inversait les rôles.

Ce serait une façon originale de mettre à l’épreuve l’étroitesse de certaines définitions du journalisme. Une façon autre d’explorer des ailleurs possibles et des futurs alternatifs.

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