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Un an après sa parution, le best-seller érotico-romantique Cinquante nuances de Grey fait encore parler de lui. Il y a quelques semaines, le service d’incendie de Londres rapportait une augmentation du nombre d’accidents domestiques impliquant… des menottes. Cette nouvelle relève évidemment de l’anecdote, mais voilà qu’une récente étude scientifique avance que ce roman perpétuerait aussi les comportements violents et abusifs envers les femmes.

« Ces comportements, qui peuvent être dommageables à la fois sur les plans physique et émotif, sont acceptés socialement lorsqu’ils sont dépeints comme séduisants et normaux dans les livres, les films et la musique », explique Amy Bonomi, auteure principale de l’étude parue dans le Journal of Women’s Health . Malheureusement, ajoute-t-elle, leur banalisation dans la culture populaire crée un contexte pouvant entretenir la violence faite aux femmes dans les relations intimes.

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Aidée de ses collègues, la chercheuse a procédé à une analyse exhaustive du premier volet de la célèbre trilogie afin d’identifier des patrons qui pourraient s’apparenter à ceux associés à la violence entre partenaires intimes et décrits par le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies. Les réactions d’Anastasia, la jeune héroïne du roman, ont aussi été examinées afin de les comparer à celles de femmes victimes de violence et d’abus.

Les chercheuses affirment que les patrons présentés dans ce roman sont analogues à ceux observés habituellement au sein des couples violents. Le harcèlement, l’intimidation, l’isolement et l’humiliation font entre autres partie des comportements auxquels a recours Christian, le personnage principal, afin de contrôler sa partenaire.

Enfin, les réactions d’Anastasia sont similaires à celles de femmes violentées et abusées. « Elle se sent constamment menacée, perd sa propre identité et modifie ses comportements pour préserver la paix au sein de sa relation, en dissimulant, par exemple, ses allées et venues pour éviter que Christian ne se mette en colère. Elle finit par se sentir prise au piège dans cette relation et ses comportements deviennent mécaniques en réponse aux patrons abusifs de Christian », écrivent-elles.

Aux États-Unis, 25 % des femmes seraient victimes de violence conjugale.

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