Le protocole de Kyoto n’a jamais fait l’unanimité. Et voilà que les pays se disputent déjà au sujet de l’après Kyoto dont l’échéance est prévue pour 2012.

Les 174 pays présents à la conférence environnementale de Naïrobi, qui s’est terminée le 17 novembre, après deux semaines de négociation, n’ont pas réussi à s’entendre sur les politiques à adopter après l’échéance du protocole de Kyoto. L’Angleterre et l’Allemagne suggèrent que les pays industrialisés coupent 30% de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2020. Les États-Unis refusent tandis que l’Inde et la Chine, qui polluent de plus en plus, se montrent réticents à toute forme de restriction. Ces deux pays ne sont pas pénalisés actuellement sous Kyoto pour les émissions polluantes qu’ils rejettent dans l’atmosphère. Les délégués de plusieurs pays sont inquiets des conséquences des politiques de l’administration Bush. Selon eux, si le plus grand pollueur de la planète ne s’engage pas formellement à réduire ses émissions polluantes, les autres pays hésiteront à le faire. Et cette hésitation risque de nuire au nouveau marché des crédits de carbone et aux investissements dans les technologies moins polluantes. "Les compagnies attendent des positions claires sur les prochaines restrictions de GES qu’elles devront respecter", insiste Kirsty Hamilton du Conseil des entreprises pour les énergies renouvelables, en Angleterre. Mais les américains - qui n’ont toujours pas ratifié le protocole de Kyoto- continuent à promouvoir le libre-choix aux entreprises américaines. Pendant que les pays occidentaux discutent de politiques et d’échéances, plusieurs pays Africains souffrent déjà des conséquences réelles du réchauffement planétaire : sécheresse et désertification à certains endroits, inondations ailleurs. Ils réclament de l’aide pour s’adapter à ces bouleversements naturels. Les économistes de la Banque mondiale estiment que les pays en développement auraient besoin de $100 milliards au cours des prochaines années pour s’adapter aux changements climatiques. Pour l’instant ils bénéficient d’un fond de $3 millions. « La conférence a laissé tomber l’Afrique et les autres pays en développement», affirmait un porte-parole d’Oxfam. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) évalue que le réchauffement de la planète cause déjà 150,000 décès chaque année. L’une des principales causes de décès est la malaria. Au Kenya, cette année, près de 20 millions de personnes risquent d’être atteintes. Lorsque le mercure grimpe, le moustique qui transmet la maladie se répand dans les régions montagneuses où habitent des millions de personnes. Fait ironique : les pays les plus vulnérables aux variations climatiques sont peu responsables des changements qui les affectent. Ils ont peu d’industrie et produisent peu de pollution. Les irréductibles optimistes ont tout de même trouvé quelques points positifs à cette rencontre : tous les pays s’entendent maintenant sur un fait: la planète se réchauffe. Et tous sont d’accord pour réévaluer le Protocole de Kyoto l’an prochain.

Je donne