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Un patron de la chaîne d’information continue Fox News a ordonné à ses journalistes de cesser de dire « que la planète se réchauffe », sauf s’ils donnent immédiatement la parole à quelqu’un qui nie cette « théorie ».

L’incident s’est produit le 8 décembre 2009, en plein sommet de Copenhague sur les changements climatiques. Le journaliste Wendell Goler venait de résumer, en ondes depuis Copenhague, un rapport de l’Organisation météorologique mondiale, qui disait que la période 2000-2009 serait probablement « la plus chaude » en 160 ans.

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Quinze minutes plus tard, révèle cette semaine Mediamatters qui a mis la main sur le courriel incriminant, le directeur de la rédaction à Washington Bill Sammon envoyait une directive à tous, stipulant que les journalistes devraient désormais...

... se garder de dire que la planète s’est réchauffée (ou refroidie) pendant quelque période que ce soit, sans IMMÉDIATEMENT pointer que de telles théories sont basées sur des données qui ont été remises en question.

Le scoop, paru mercredi, a indigné journalistes et chroniqueurs télé. C’est le Los Angeles Times qui est allé jusqu’à titrer : « Fox News : il ne fait pas plus chaud tant qu’on ne vous dit pas qu’il fait plus chaud ».

L’ancien vice-président Al Gore, fréquente tête de Turc de Fox News, n’allait pas laisser passer cette occasion : « Fox News a régulièrement livré à ses téléspectateurs des informations fausses et trompeuses sur la crise climatique », a-t-il écrit sur son blogue.

C’est la deuxième fois depuis le début du mois que Mediamatters dévoile un courriel gênant envoyé par Bill Sammon à ses journalistes. Le précédent datait du 27 octobre 2009, alors que les États-Unis traversaient le sommet de leur débat sur l’assurance-santé —une réforme à laquelle s’opposait farouchement la droite américaine, à laquelle Fox News est identifié. Dans ce courriel, Sammon intimait aux journalistes décrivant une assurance-santé universelle, de cesser d’utiliser l’expression « option publique », et de lui préférer plutôt « option gouvernementale ». Un stratège républicain avait clairement dit cet été-là que « option publique » était une expression problématique... parce que les citoyens n’y voient rien de mal, au contraire d’une « option gouvernementale ».

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