Les gens qui s’informent le plus sur le climat sont aussi ceux qui sont les plus susceptibles de prendre conscience que des gens sont dès à présent affectés par les changements climatiques. Mais il existe de grandes disparités, suivant qu’on habite un pays qui se retrouve en première ligne des impacts, ou non.
À lire également
Autrement dit, il existe, d’un pays à l’autre, des « différences significatives dans les perceptions des impacts des changements climatiques », selon une étude menée dans huit pays, dont trois du « Sud Global » (Brésil, Inde, Pakistan). Réalisée pour une deuxième année consécutive par l’Institut Reuters sur le journalisme, l’étude est parue le 14 novembre.
Certaines choses n’ont pas changé d’une année à l’autre, comme le pourcentage de gens qui évitent de lire les nouvelles sur le climat ou ceux qui font confiance aux scientifiques. Mais c’est souvent dans cette répétition que se confirment des tendances: plus une personne s’informe, et plus elle est à même d’identifier des impacts réels sur la vie des gens, ou d’admettre une plus grande responsabilité des pays plus riches.
Abonnez-vous à notre infolettre!
Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!
Ceci dit, comme le rappelle une autre étude internationale parue le même jour, la quantité d’information accessible à la population en général varie considérablement, tout dépendant du pays où on se trouve. Par exemple, les Finlandais et les Hongrois sont les plus susceptibles de dire qu’ils en savent « beaucoup » sur les changements climatiques (respectivement 93% et 85%) tandis que 36% des résidents du Bénin et d’Haïti disent n’avoir « jamais entendu parler » des changements climatiques. De même, c’est en Europe et dans les trois Amériques qu’on trouve les plus fortes proportions de gens pour qui le climat devrait être une priorité « élevée » ou « très élevée » de leurs gouvernements.
Cette seconde étude provient du Programme de l’Université Yale sur la communication des changements climatiques. Elle s’appuie sur un échantillon plus vaste de 139 000 usagers actifs de Facebook de plus de 18 ans, interrogés entre les 3 août et 3 septembre. L’autre étude repose sur un sondage Ipsos réalisé dans 8 pays, en ligne, en août dernier.
Si certains pourcentages n’ont pas changé entre 2022 et 2023, ils n’en révèlent pas moins un verre qui est resté à moitié plein ou à moitié vide : une moyenne de 55% des gens s’informent « au moins une fois par semaine » sur les changements climatiques, dans les huit pays sondés par Reuters. Cela va de 45% en Inde jusqu’à 64% en France et 65% en Allemagne. Cela en laisse tout de même un quart qui disent voir passer une nouvelle sur le climat moins de deux fois par mois. Ce sont peut-être les mêmes (22%) qui disent faire carrément un effort pour éviter ce type de nouvelles (« actively avoid news about climate change »), une proportion toutefois en baisse de 6 points en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Effet possible des réseaux sociaux, ce sont les 18-24 ans qui sont les moins susceptibles d’avoir vu passer une nouvelle sur le climat dans la dernière semaine (42%), à l’opposé des 55 ans et plus (71%).