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Par les temps qui courent, tout le monde est pour l’indépendance énergétique. Et le Québec semble avoir beaucoup de pétrole: pourquoi ne pas l’exploiter? C'est le sujet de notre émission de cette semaine.

Déjà 27 compagnies explorent la région du Golfe Saint-Laurent pour trouver du pétrole ou du gaz naturel. La Gaspésie, l’île d’Anticosti et les Iles-de-la-Madeleine sont dans la mire des prospecteurs. Pourrions-nous rêver rouler un jour au pétrole québécois? À quel coût environnemental? Ou bien, à l’inverse, ne serions-nous pas mieux d’envisager vivre sans pétrole?

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Ce sont les questions que nous abordons avec nos invités: quelques-unes sont d’ailleurs au menu de l’une ou l’autre des activités des Rendez-vous québécois de l’énergie, en cours cet automne et cet hiver dans plusieurs régions. Le géologue Denis Lavoie nous décrit pour sa part les réserves de pétrole qui dorment là-dessous. Pierre-Olivier Pineau, des HEC, aborde la dimension politique du dossier tandis que depuis les Iles-de-la-Madeleine, Danielle Giroux dénonce les lacunes de l’évaluation environnementale.

Les invités

En musique: Le Pétrole, par Les Malpolis (2006).

Les actualités: voir plus bas.

+++++++++++++ Je vote pour la science est diffusée le mardi à 11h à Radio Centre-Ville (102,3 FM Montréal). Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions précédentes. Pour en savoir plus sur l'initiative Je vote pour la science, rendez-vous ici. Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et nous télécharger sur iTunes. +++++++++++++

Transcription des actualités:

Le pipeline Keystone sur la glace jusqu'en 2013

Pour être dans le ton du thème de la semaine, trois actualités sur l’énergie. A commencer par ce pipeline Canada-États-Unis, Keystone, qui a été mis de côté la semaine dernière par le gouvernement Obama.

Et ça a causé une immense surprise chez l’industrie pétrolière de l’Aberta, qui n’avait jamais cru possible que les écologistes obtiennent cette victoire.

Un petit rappel: Keystone, c’était un projet de pipeline de 2700km, qui devait relier les sables bitumineux de l’Alberta aux raffineries de pétrole du Texas. Le Canada en a besoin s’il veut accroître ses exportations de pétrole dans les années 2020.

Depuis l’été dernier, de plus en plus de groupes américains s’y opposaient, à cause des risques de fuites, mais aussi à cause des sables bitumineux, qui sont devenus un symbole de destruction de l’environnement.

Mais malgré ça, l’opposition n’était pas vraiment prise au sérieux. Les partisans du pipeline étaient convaincus que le gouvernement américain allait donner son approbation. Un chroniqueur du Financial Post décrivait les opposants comme des manifestants désorganisés, gouvernés par l’émotion...

Au final, c’est aussi le concept de «pétrole éthique» qui a échoué. C’était une campagne de relations publiques, qui visait à souligner que le pétrole canadien est supérieur à celui des pays arabes.

Enfin, il est important de souligner que le projet de pipeline n’est pas abandonné. Il est mis sur la glace jusqu’en 2013, soit après les élections présidentielles américaines, sous le prétexte de prendre le temps d’étudier des routes alternatives, qui contourneraient les terres agricoles du Nebraska, là où il y avait une forte opposition.

La victoire des écologistes

À quoi les écologistes doivent-ils cette victoire? D’abord, ce succès, c’est aussi celui de l’activiste et auteur Bill McKibben, dont on a parlé à quelques reprises à cette émission.

Ça fait quelques années qu’il fait la promotion de mouvements qui partiraient de la base, et grossiraient petit à petit en allant chercher des alliances ponctuelles, eh bien c’est exactement ce qui s’est passé dans l’opposition au pipeline. Coïncidence, c’est aussi ce qui décrit le mouvement Occupy Wall Street. On écoute l’auteure canadienne Naomi Klein, qui faisait cette connection jeudi dernier à New York dans le cadre d’une table-ronde consacrée à Occupy WST.

En attendant, écrit l’environnementaliste canadien George Hoberg, il y a le risque que cette victoire masque le combat plus large contre les gaz à effet de serre. Parce que pour l’instant, Américains et Canadiens sont toujours aussi gourmands en énergie.

Et le gaz de schiste pendant ce temps?

Est-ce que le gaz de schiste pourrait remplacer le pétrole? C’est notre dernière actualité aujourd’hui. Le gaz de schiste lui aussi fait face à des problèmes politiques. À la fin d’octobre, un mémo d’Environnement Canada, obtenu par un journaliste, faisait état de risques de contamination de l’eau. La semaine dernière, le magazine américain Pro Publica révélait qu’une enquête dans un village du Wyoming, confirmait que la contamination des puits était probablement dû à l’extraction de gaz de schiste à proximité. Et en même temps, chez nos voisins de l’État de New York, un sondage révèle que la population, jadis favorable, est à présent divisée moitié-moitié sur la légitimité de continuer l’exploitation de gaz de schiste.

Bref, il va y avoir de gros choix sociaux à faire en matière d’énergie, d’ici aux années 2020.

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