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La géoingénierie a (encore plus) de plomb dans l’aile. Il a suffi d’une annonce sur une expérience possible au Nouveau-Mexique pour que les environnementalistes montent aux barricades... et que les auteurs de l’annonce se rétractent.

Les deux chercheurs de l’Université Harvard, David Keith et Jim Anderson, affirment n’être qu’à l’étape du développement d’une «proposition» pour leur expérience qui, si elle se réalisait, serait une première mondiale: larguer d’un ballon, au-dessus du Nouveau-Mexique, des «micro-quantités» de particules de sulfate, afin de voir comment elles se combinent, dans l'air, avec la vapeur d’eau —et du coup, apprendre comment ces particules pourraient empêcher une partie de la lumière du soleil d’atteindre le sol.

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Par contre, dans un article du Guardian qui a déclenché cette discussion le 17 juillet, il était dit que ces deux chercheurs avaient pour projet de larguer «des milliers de tonnes» de particules de sulfate au-dessus du Nouveau-Mexique.

Proposition ou non, le principe de physique derrière cette idée est le même qui est à l'oeuvre lors d’une grande éruption volcanique: celle-ci expédie dans l’atmosphère suffisamment de tonnes de particules pour atténuer la lumière solaire, avec pour résultat que la température diminue. Juste un peu mais, et c’est là la base de la géoingénierie, juste assez pour ralentir le réchauffement planétaire.

Le problème, ont relevé les environnementalistes, c’est que tout cela relève de la théorie puisque jamais une expérience à grande échelle n’a été menée, et que les «effets secondaires» sont donc inconnus. En revanche, disent-ils, s’il ne s’agit que d’étudier l’impact sur la lumière et la couche d’ozone, de nombreuses études sur les éruptions volcaniques offrent d'ores et déjà quantité de données.

Une expérience similaire, mais impliquant le largage d’eau plutôt que de sulfate à partir d’un ballon-météo, a été annulée en Grande-Bretagne en mai dernier, lorsqu’il a été révélé que l’un des chercheurs avait déposé un brevet. Une autre expérience de géoingénierie, à plus petite échelle, impliquant de «fertiliser la mer avec du fer», a été menée dans le Pacifique.

L’un des deux chercheurs, David Keith, professeur en physique appliquée, a été l’un des «héros de l’environnement» du magazine Time en 2009.

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