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Seulement une espèce sur cinq serait déjà connue. Ce n'est que depuis une vingtaine d'années que les scientifiques ont pris conscience de l'ampleur du problème et le temps presse. Une expédition internationale tente à sa façon de combler une partie du trou dans nos connaissances.

Appelée La Planète revisitée, c’est en réalité une série d’expéditions qui, depuis 2006, renouent avec les grands voyages naturalistes de jadis. Après être allés au Vanuatu (en 2006), au Mozambique (en 2009) et à Madagascar (en 2010), les chercheurs sont revenus cet hiver de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

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Deux Canadiens étaient du voyage, dont Philippe Archambault, professeur en océanographie biologique à l'Université de Québec à Rimouski. Ils ont passé trois mois à Madang, une ville de la côte nord-est de l'île bordant un lagon éponyme.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est une sorte de paradis de la diversité. Déjà connue pour être le pays avec le plus grand nombre de langues, c'est aussi une des régions du monde qui abrite le plus d'espèces différentes. Et parmi ces espèces, beaucoup ne vivent que dans cette région comme le Paradisier, un oiseau qu'on peut voir sur le drapeau et les armoiries du pays.

Cependant, les 195 participants à l'expédition ne se sont pas intéressés prioritairement aux oiseaux, mais plutôt aux invertébrés. Car la biodiversité non-recensée concerne principalement les espèces d'arthropodes, de mollusques, ou de crustacés. Il s'agissait aussi d'étudier les végétaux: plus de 600 spécimens de plantes et 300 espèces d'algues ont été collectés.

Il est encore trop tôt pour savoir combien d'espèces ont été découvertes. Les scientifiques, de retour dans leurs pays, ont encore un immense travail de description et de comparaison à réaliser. «Nous n'en sommes qu'aux étapes préliminaires: il faudra au moins quatre ans pour finir le travail sur les échantillons», explique Philippe Archambault, qui attend encore l'arrivée de ses échantillons prévue pour fin avril.

Mais d'autres expéditions sont d'ores et déjà prévues, car pour ces chercheurs le temps presse: on estime à plusieurs milliers le nombre d'espèces qui disparaissent chaque année. Comme le fait remarquer Philippe Bouchet, un des responsables de l'expédition au Muséum d’histoire naturelle de Paris: «nous sommes la première génération de scientifiques conscients qu'un tiers ou la moitié de la biodiversité disparaîtra d'ici la fin du siècle et que 80% n'est pas encore décrite.» Dès l'année prochaine, Philippe Archambault repartira pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée lors d'une nouvelle mission marine 700 kilomètres plus à l'est, à proximité de l'île de Nouvelle-Irlande.

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