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Les changements climatiques heurteront le plus durement les pays les plus pauvres et accroîtront encore plus la pauvreté. Et ce sont des financiers qui le disent.

L’agence de notation financière Standard & Poor’s, qu’on connaît généralement pour les cotes de crédit qu’elle attribue à des pays, a en effet publié en mai un rapport sur les changements climatiques. Où on peut lire entre autres que le réchauffement est une des deux «méga-tendances» qui dominent les risques économiques du prochain siècle (l’autre est le vieillissement).

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L’agence met en tête de liste des nations les plus vulnérables (en rouge sur sa carte, ci-contre) le Vietnam, le Bangladesh, le Sénégal, le Mozambique, les Fidji, les Philippines et le Nigéria.

Une hausse de quatre degrés par rapport aux niveaux pré-industriels se traduirait par davantage de tempêtes et d’inondations dans certaines régions et des sécheresses accrues ailleurs, au point, lit-on, de faire reculer de quelques dizaines d’années les progrès accomplis dans ces pays.

Les climatologues recommandent depuis longtemps de ne pas dépasser le seuil des deux degrés, un seuil que l’humanité est déjà presque assurée de dépasser d’ici 2075.

Quant aux pays les moins «à risque» pour l’instant (ceux qui sont en vert sur la carte), ce sont les plus riches, ce qui pourrait contribuer à l’inaction, soulignent non pas des écologistes, mais ces mêmes financiers:

Le niveau à partir duquel chaque pays sera affecté par le réchauffement et par les perturbations météorologiques dépendra largement d’actions entreprises par d’autres sociétés, situées très loin de là.

En fait, ils ne sont pas les premiers du monde de la finance à tirer ce type de sonnette d’alarme: même le président de la Banque mondiale, en 2013, avait lancé un appel à «combattre les changements climatiques» afin de combattre la pauvreté. Et l’année d’avant, la Banque mondiale avait publié un rapport au sous-titre limpide: «Pourquoi une hausse de 4 degrés doit être évitée».

Déjà, l’Organisation mondiale de la santé estime que 150 000 personnes meurent chaque année des effets indirects des changements climatiques —inondations catastrophiques, canicules— et la majorité sont, comme de juste, dans les pays les plus pauvres.

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