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Reprendre le contact avec Philae, quelque part sur sa comète, ne s'est pas avéré aussi facile qu’on l’avait espéré. Mais en attendant, les amateurs de comètes auront eu une bonne nouvelle: la mission Rosetta est prolongée de neuf mois.

Le 14 juin, un premier signal de 85 secondes était capté de Philae, son premier depuis qu'il était tombé en hibernation, en novembre dernier. Le 15 juin, deux autres communications, totalisant 4 minutes, mais décrites comme «très instables». Le 19 juin, troisième contact. Les ingénieurs de l’Agence spatiale européenne ne semblent pas avoir compris le pourquoi de ces communications intermittentes, et le travail en cours, depuis le 14 juin, est de placer Rosetta sur la meilleure orbite possible qui permettrait peut-être de stabiliser cette communication.

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Pourquoi cela prend-il du temps?

Parce qu’à mesure que la comète s’approche du Soleil, elle se réchauffe, et comme la comète est une boule de neige, cela signifie des geysers de gaz et de poussière —plutôt dangereux pour une sonde spatiale qui tourne autour. Le 14 juin, Rosetta était à 200 kilomètres de la comète. Elle s’en est approchée à 180 km, et d’autres changements d’orbite sont envisagés.

Quel est le statut de Philae?

Il semble être en bon état —aucune alerte n’a été signalée dans ses communications. La température à la surface de la comète étant à présent remontée aux environs de zéro degré— à l’échelle du cosmos, c’est chaud; la batterie est maintenant capable d’emmagasiner de l’énergie. La situation devrait donc s’améliorer dans les prochains jours, mais il est possible que le maillon faible demeure le lien radio: soit Philae est posé à l’envers, soit il demeure une trop grande partie de la journée dans l’ombre d'un rocher.

Philae pourra-t-il faire de l’exploration scientifique?

C’est le scénario idéal, mais pour l’instant, les ingénieurs en sont encore à espérer pouvoir lui faire prendre des photos et des mesures de son environnement. Le but est de lui éviter tout mouvement, tant qu’on n’est pas sûr de sa position et de la quantité d’énergie accumulée dans ses batteries.

Mais si ça ça marche, Philae pourrait creuser la glace (une expérience commencée en novembre) pour en analyser un échantillon. Il dispose de 20 mini-fours prévus pour accueillir quelques milligrammes de glace, les réchauffer et analyser le gaz qui s’en dégage. Ces opérations grugent toutefois beaucoup d’énergie, d’où l’importance de connaître son état.

Son espérance de vie n’est-elle pas limitée par l’approche du Soleil?

La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko sera en effet à son point le plus rapproché du Soleil le 13 août, ce qui rendra non seulement la navigation plus dangereuse pour Rosetta, mais la chaleur peut aussi endommager pour de bon Philae.

Par contre, ce qui avait été décidé dès le départ pour Rosetta, c’était de la maintenir sur une orbite plus éloignée, plus sécuritaire, afin qu’elle puisse continuer à accompagner la comète jusqu’en décembre 2015. Cette semaine, l’ESA a annoncé la prolongation de cette émission jusqu’en septembre 2016, moment où, faute de carburant, elle ira s’écraser sur la comète: plus elle s’éloignera du Soleil et moins ses panneaux solaires accumuleront de l’énergie, au point où, après l’automne 2016, elle ne serait plus fonctionnelle.

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