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Une vague de chaleur intense cloue au sol les avions en Arizona et au Nevada. Les épisodes de températures extrêmes (50 °C) qui sévissent dans ces États américains depuis plusieurs jours pourraient survenir plus fréquemment et causer de plus en plus de décès, rapporte le Service météorologique national américain qui qualifie ces vagues de « Chaleur extrême même pour des déserts ».

Selon une nouvelle étude parue dans la revue Nature Climate Change, ces vagues de chaleur meurtrières se multiplieront dans les années à venir et d’ici 2100, les deux tiers de population mondiale risquent d’y être exposés. Actuellement, près d’un humain sur trois serait déjà exposé à une chaleur potentiellement mortelle pendant 20 jours annuels, et même plus encore dans les régions tropicales. Ces zones risqueraient même d’être létales pour les humains en raison d’une exposition accrue à des conditions excédant la capacité du corps à réguler sa chaleur par transpiration.

Ces vagues de chaleur affectent déjà plus de 60 pays autour de la planète, de la Russie, où 10 000 personnes sont décédées au cours de l’été 2010, aux États-Unis, où la vague de chaleur de 1995 avait affecté la ville de Chicago et aurait fait près de 700 morts. En Europe, la vague de chaleur extrême qui a sévi en 2003 avait emporté environ 70 000 personnes, soit 20 fois plus que le nombre de victimes des attaques du 11 septembre 2001.

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« Je ne sais pas pourquoi comme société nous ne sous sentons pas plus concernés par les dangers des vagues de chaleur meurtrières. Elles sont devenues très communes », relevait pourtant l’auteur principal de l’étude, Camilo Mora de l’Université d’Hawaï à Manoa, dans une entrevue donnée à la revue National Geographic.

Épluchant plus de 30 000 publications scientifiques pertinentes, les chercheurs ont repéré 911 articles, publiés entre 1980 et 2014, relatant 1 949 évènements associés à 783 vagues de chaleur meurtrières. Les cas de mortalité ont frappé 164 villes — dont New York, Toronto, Londres, Beijing, Tokyo, Sydney ou São Paulo — au sein de 36 pays différents.

À partir de ces données, ils ont élaboré différents scénarios suivant les projections de réduction des gaz à effet de serre (GES) et en lien avec les Accords de Paris qui visent une augmentation de la température mondiale sous 2 ºC. Résultat : même avec une réduction drastique des émissions des GES, les vagues de chaleur meurtrières affecteront tout de même la moitié de la population mondiale (48 %) tandis que si l’augmentation suit son cours, ce sera 74 % de l’humanité qui sera à risque sous la chaleur.

Les chercheurs ont également cartographié leurs données en projetant le nombre de jours par année où la température et l’humidité excèderont le seuil mortel autour du globe. Les villes de New York, Los Angeles et Sydney subiront respectivement 50, 30 et « seulement » 20 jours de chaleur intense.

Pour revenir aux avions cloués au sol, ce n’est pas l’écrasante chaleur actuelle ou l’humidité qui est ici en cause, mais plutôt la densité de l’air qui change lors des vagues de chaleur diminuant ainsi la portance des avions au décollage et à l’atterrissage. Pour contourner ce problème, la poussée doit être augmentée, ce qui nécessite davantage de carburant. Une distance plus longue pour atterrir peut aussi être une solution à envisager en cas de chaleur extrême. L’aéroport de Dubaï opte quant à lui pour les vols nocturnes.

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