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Certains péages urbains contribuent à diminuer les polluants responsables de l’asthme. D’autres, non. Et ailleurs, comme à Montréal, il est difficile de dire s’il y aurait un impact.

À Stockholm par exemple, le péage urbain est bon pour les enfants. Une étude réalisée par un organisme américain démontre que la mesure, instaurée en 2007 pour lutter contre la congestion, aurait permis de diminuer la pollution aux particules fines et au dioxyde d’azote (NO2) de 5 à 20 % en trois ans. L’asthme infantile aurait suivi la tendance en baissant de moitié.

À l’inverse, ces résultats n’ont pas été observés à Londres, qui a instauré un péage urbain en 2003 pendant les heures de travail, pour lutter contre les bouchons. Selon une étude présentée en mars lors de la conférence annuelle de la Société royale britannique d’économie, c’est même le contraire. Les niveaux de NO2 ont augmenté de 10 % en quatre ans. L’augmentation du trafic de bus et de taxis, équipés de moteurs diesel et autorisés à entrer dans la zone, est l’explication avancée par les chercheurs.

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Qu’en serait-il à Montréal, où l’idée d’imposer un péage pour entrer au centre-ville est suggérée depuis des années ? Une étude de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, réalisée dès 2006, montre la forte prévalence de l’asthme chez les enfants de 6 à 12 ans sur l’île (plus d’un enfant sur 6), mais pointe aussi la disparité d'un quartier à l'autre.

En ce qui concerne les facteurs de risque sur l’île, l’automobile, bien qu'elle joue un rôle en raison des émissions de NO2, n’est pas en tête. Le faible poids à la naissance, l’exposition à la fumée in utero (tabagisme de la mère enceinte), l’absence d’allaitement et l’humidité des logements, étaient mis en avant dans l’étude de 2006.

Pour qu’un péage urbain contribue à la réduction de l’asthme infantile, il faudrait donc qu’il soit conçu pour lutter contre la pollution et pas seulement contre le trafic. En 2008, Londres a instauré une « zone à faibles émissions ». Les véhicules polluants doivent payer pour y entrer. Mais les taxis diesel restent exemptés. Une « zone à ultra faibles émissions » est prévue pour 2019.

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