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Alors que les délégués des différents gouvernements se préparent à au moins trois rencontres internationales où, dans les prochaines semaines, il sera question des dernières menaces pesant sur la biodiversité et sur l’environnement, les adolescents semblent être ceux qui comprennent mieux les enjeux que les adultes.

C’est le constat que fait la revue scientifique Nature en éditorial, notant que « si les enfants peuvent comprendre la signification des évaluations du GIEC, pourquoi les adultes ne peuvent pas faire de même ? »

À la fin d’août, aura lieu à Nairobi, Kenya, la rencontre de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité. Les objectifs que les pays participants s’étaient fixés pour 2020, pour limiter les pertes subies par la biodiversité, ne seront pas atteints, pour des raisons qui sont pourtant connues et identifiées — agriculture à grande échelle et industrialisation, qui détruisent et polluent des habitats protégés. Les solutions sont également connues et identifiées par les participants de la Convention des Nations Unies contre la désertification — dont la prochaine rencontre a lieu à New Delhi au début de septembre — et par ceux du Sommet pour le climat que réunit le Secrétaire général des Nations Unies à New York à la fin de septembre.

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Un des problèmes de ces trois rencontres est qu’elles sont liées à trois structures de gouvernance distinctes : la lutte à la biodiversité, celle à la désertification et celle aux changements climatiques sont le fruit de traités signés séparément, qui évoluent indépendamment avec leurs propres rencontres annuelles et leurs propres objectifs, en dépit du fait que les menaces dont parlent ces trois traités sont interreliées.

En comparaison, les rapports du GIEC — qu’il s’agisse des rapports réguliers, qui reviennent tous les quatre ou cinq ans ou des rapports spéciaux comme celui sur la crise alimentaire paru cet été — s’élèvent au-dessus de la mêlée parce qu’ils sont rédigés par des experts de toutes les disciplines, dont une majorité proviennent de pays en voie de développement. Ils intègrent les connaissances et les recherches de chacun sur la biodiversité, l’agriculture, en plus des océans et du climat.

Leur faiblesse est que le GIEC n’a aucune autorité politique : il ne peut que faire des constats et il en revient aux gouvernements d’agir, ou non.

Or, note avec enthousiasme l’éditorial de Nature, le mouvement des adolescents et des jeunes adultes pour le climat qui s’est multiplié à travers le monde cette année, semble avoir un impact — ces jeunes qui, au contraire des adultes, « semblent porter attention ». Ils « lisent les rapports », eux, et en tirent les conclusions qui s’imposent.

Il s’est écoulé 31 ans depuis que le GIEC a été créé pour conseiller les décideurs. Et pourtant, les promesses environnementales n’ont pas été suivies d’actions significatives. Les jeunes générations savent, peut-être mieux que les adultes, que le monde n’a pas trois autres décennies pour prévenir les impacts climatiques qui seront plus sérieux encore que ceux auxquels nous faisons face maintenant.

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