Dresser-Formation-Sedimentary

Trois milliards et demi d’années: c’est le nouveau record mondial pour un microbe.

En fait, cette annonce, parue récemment dans la revue Geology, confirme un record plutôt qu’elle n’en bat un: à quelques reprises dans la dernière décennie, des chercheurs ont annoncé la découverte de traces fossilisées de microbes aussi anciennes (et même un peu plus anciennes, jusqu’à 3,7 milliards d’années au Groenland). Mais le débat n’avait jamais cessé d’occuper les géologues et les microbiologistes quant à ce qu’étaient vraiment ces « empreintes »: simple processus de minéralisation donnant l’apparence de cellules ou réels microfossiles ?

Les traces dont il est question cette fois ont été découvertes en 2017 en Australie, dans un lieu connu des géologues sous le nom de Formation Dresser, qui rassemble des roches parmi les plus vieilles du monde —et qui, pour cette raison, est un de ces lieux d’où proviennent certaines des annonces de la dernière décennie.

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Ce qui est observé, daté plus précisément de 3,48 milliards d’années, porte le nom de stromatolite, soit une « colonie » ou « couche » de micro-organismes. Une telle « couche » finit par être recouverte d’une couche de sédiments, sur laquelle se rassemble une autre couche de microbes, et ainsi de suite.

Au passage, un âge aussi ancien signifie qu’il s’agissait de formes de vie pouvant fonctionner sans oxygène, puisque ce gaz ne serait présent qu’à de minuscules doses pendant plus de 2 milliards d’années. À défaut de tous s'entendre sur la nature de ces traces, les chercheurs se sont donc entendu sur le fait que les formes de vie de cette époque utilisaient le soufre comme source d’énergie, plutôt que l’oxygène. On trouve encore aujourd’hui de tels microbes, vivant à proximité de sources hydrothermales, au fond des océans.

Sur la base de « l’arbre généalogique » de ces plus anciennes formes de vie et des conditions de vie terrestres, il s’est également dégagé un autre consensus au fil des années, comme quoi, en théorie, la vie microbienne telle que nous la définissons aurait pu commencer il y a 3,9 milliards d’années.

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