National Human Genome Research Institute

Le microbiote est composé de l’ensemble des microbes qui cohabitent dans notre corps… mais pas juste dans le nôtre: jusqu’à un tiers des microbes de la bouche seraient partagés avec les personnes qui partagent une même résidence, et 12% des microbes de l’intestin.

Il est apparu de plus en plus clair ces dernières années que nous partageons une partie de notre microbiote avec notre voisinage immédiat. Et on ne parle pas ici de maladies contagieuses, puisque la majorité de nos microbes ne sont pas dangereux. On ne parle pas non plus de microbes échangés par des embrassades ni même des poignées de main: juste une partie du microbiote qui se retrouve dans l’air environnant —ce qui pourrait expliquer que ce soient les microbes de la bouche que l’on retrouve ainsi « à l’extérieur ».

Une équipe de l’Université de Trente, en Italie, a ré-analysé les résultats de 31 études des microbiotes de gens vivant à proximité les uns des autres (parents, mais aussi co-locataires), menées dans 20 pays, pour tenter de confirmer qu’il s’agissait bel et bien d’un phénomène universel, qu’on peut associer avec la « durée de la cohabitation » et l’étroitesse des liens. L’étude est parue le 18 janvier dans la revue Nature.

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L’étroitesse des liens est à son plus fort entre la mère et le jeune enfant, qui partagent la plus grande quantité de microbes parmi tous les « duos » considérés. Cette association diminue avec l’âge, mais ne disparaît jamais totalement, écrivent les chercheurs: des gens âgés entre 50 et 85 ans ont toujours des souches microbiennes semblables à celles qu’a, ou avait, leur mère.

Il est même possible —mais les études là-dessus sont moins nombreuses— que cela s'étende à l'extérieur de la maison: le taux de « partages » serait plus élevé entre les gens de différentes maisons d’un même village, qu’entre les gens de différents villages.

Cette plongée dans les mystères du microbiote, qui était à l’origine, il y a une décennie, une façon de mieux comprendre qui nous sommes et comment fonctionne notre corps, intéresse de plus en plus la recherche médicale, parce qu’elle ouvre la porte à la possibilité que des maladies en partie liées à des dysfonctionnements de notre microbiote, puissent être en partie transmissibles.

 

Image: National Human Genome Research Institute

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