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La température moyenne à la surface des océans a battu un record le 1er avril dernier, atteignant 21,1 degrés, contre 21 degrés pour le précédent record, en 2016. L’information n’intéresse pas uniquement ceux qui scrutent ces records: elle intéresse avant tout ceux qui spéculent sur la fréquence et l’intensité des futurs ouragans.

C’est qu’un ouragan est nourri par la chaleur des eaux au-dessus desquelles il tourne. Plus cette eau est chaude, plus il gagne en énergie. C’est la raison pour laquelle, depuis aussi longtemps qu’on parle de réchauffement climatique, on spécule sur la possibilité que le réchauffement se traduise soit par une augmentation du nombre d’ouragans, soit par une augmentation du nombre d’ouragans plus puissants.

À ce jour, on n’a toujours pas la réponse, tout comme on ignore s’il existe un seuil, en degrés Celsius, au-delà duquel les habitants des régions côtières en subiront les conséquences. Mais des records comme ceux du 1er avril, ou une augmentation du nombre de fois par année où la moyenne dépasse les 20 degrés, sont observés avec la plus grande attention par les météorologues, les climatologues et les océanographes.

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D’autant que ce n’est pas juste d’un record d’une seule journée dont on parle cette fois. C’est pendant 5 jours, du 1er au 5 avril, que la température moyenne (excluant les régions polaires) s’est maintenue, à quelques centièmes de degré près, autour de 21,1 degrés, selon les données satellites compilées par l’agence américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA) et par l’Université du Maine. Et elle est restée aux alentours de 21,0 degrés du 6 au 26 avril, ce qui représente quelques dixièmes de degré de plus que la moyenne de toutes les années précédentes, depuis 1981 que ces données satellites sont rassemblées. « La trajectoire actuelle montre que [la température] dépasse les normes, écrasant les précédents records », commente dans le journal britannique The Guardian le climatologue Matthew England.

Il est possible que la planète s’achemine vers un phénomène El Nino cet automne —phénomène naturel qui ajoute traditionnellement au réchauffement généralisé. Ces chiffres seraient donc un avant-goût, quoique rien ne permette d’expliquer pourquoi la température est aussi élevée, aussi tôt dans l’année.

Ce qui est certain, c’est que les océans ont accumulé plus de chaleur dans les 15 dernières années que pendant les cinq décennies précédentes, mais il s’agit d’une tendance à long terme, qui n’explique pas, elle non plus, ces chiffres d’avril 2023.

 

Image: Températures à la surface des océans, 26 avril 2023 / Université du Maine

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