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S’il y a eu une pluie de microplastiques chez vous, c’était peut-être à cause d’une grosse tempête. 

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En septembre 2021, l’ouragan Larry a laissé sur Terre-Neuve des pluies torrentielles… et cinq fois plus de particules microscopiques de plastique que ce qui était tombé deux jours avant ou deux jours après. Les chercheurs avaient prélevé des échantillons d’air à différents moments de cette semaine, prenant pour acquis que l’ouragan leur fournirait une base de comparaison. 

On qualifie de microplastique une particule qui fait un maximum de 5 millimètres, et qui peut provenir aussi bien de la dégradation des sacs de plastique que de celle des vêtements ou de celle —un gros facteur, sous-estimé jusqu'à récemment— des pneus. Leur omniprésence dans la nature représente une variable inconnue: on ne sait pas encore grand-chose du seuil à partir duquel ils représentent un risque pour la santé ou l’environnement —et pas juste le plastique, mais les métaux lourds ou les additifs que ces fragments peuvent transporter en eux. 

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Car des microplastiques, il en « pleut », et pas seulement pendant les ouragans. Ces dernières années, d’autres recherches en ont détectés jusque sur les sommets de l’Himalaya, en Antarctique et au milieu des océans. Dans une étude parue en 2021, des chercheurs de quatre pays avaient conclu que 11% du microplastique dit « atmosphérique » qui se retrouve dans l’environnement de l’ouest des États-Unis provenait des océans. 

L’étude sur l’ouragan Larry, parue le 28 novembre dans Communications Earth & Environment, s’est intéressée elle aussi au parcours suivi par ces particules. Et ce que l’équipe de l’Université Dalhousie à Halifax conclut, c’est que la quantité élevée de particules signifierait qu’elles ont été « ramassées » par l’ouragan lorsqu’il est passé au-dessus du grand vortex de déchets de l’Atlantique nord (similaire à celui du Pacifique dont on parle plus souvent).   

Jusqu’à récemment, les analyses du cycle de vie du plastique s’arrêtaient aux océans: on estimait qu’arrivés dans l’eau, les fragments de plastique allaient continuer de se décomposer et finir leur vie au fond de la mer, ou au fond de l’estomac des poissons. Il semble qu’ils soient encore capables de voyager à de grandes distances. 

En attendant d’en savoir plus, la plus évidente des solutions est de réduire notre consommation de tout ce qui est « plastique à usage unique » : bouteilles d’eau, assiettes et ustensiles jetables, etc. Avec des nuances : un sac en coton pour remplacer des sacs en plastique, c’est très bien, mais encore faut-il l’utiliser plus de 100 fois avant que son empreinte carbone ne soit inférieure à celle des sacs jetables.

Photo: Oregon State University

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