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Nous sommes de meilleurs coureurs d’endurance que nous ne l’imaginons. En fait, l’évolution a peut-être favorisé les coureurs aux marcheurs, parce que courir 4 km pour attraper un animal s’avérerait plus efficace que de marcher 8 km.

Cette observation ne provient pas de chercheurs en médecine ou en biologie, mais de deux anthropologues. Dans leur étude, parue le 13 mai dans la revue Nature Human Behaviour, ils écrivent que la chasse par la course d’endurance « aurait probablement été une méthode accessible et attirante pour les hominidés du Pléistocène », c’est-à-dire dans les 2 derniers millions d’années. 

Ils sont tout de même partis d’une prémisse biologique : les humains ont beau ne pas être les plus rapides du monde animal, ils sont construits pour durer. D’une part, ils ont dans leurs muscles locomoteurs des fibres qui contribuent à la résistance à la fatigue; d’autre part, ils ont la capacité de dissiper l’excès de chaleur par leur sueur. Ces traits, affirment Eugene Morin, de l’Université Trent (Ontario) et Bruce Winterhalder, de l’Université de Californie, ont leur avantage dans un contexte de course de longue durée —une course qui serait assez longue pour épuiser la proie.

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Ils ne sont pas les premiers à en parler dans ces termes : en biologie, l’idée porte même le nom de théorie du coureur de fond (ou endurance running hypothesis) et elle suppose qu’il s’agirait d’un trait qui aurait distingué la lignée des hominidés de celle des grands singes.

Ce que Morin et Winterhalder y ont ajouté, c’est une revue de la littérature pondue par des anthropologues et des missionnaires, depuis les années 1500, sur les méthodes de chasse de différents peuples: à travers le monde, incluant les Béothuks de Terre-Neuve, ils y ont trouvé 400 descriptions de « chasse d’endurance », la plupart avant l’an 1850. Chaque fois, le constat est le même: les chasseurs sont capables de poursuivre leur proie jusqu’à ce que celle-ci s’épuise. 

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