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Même si plusieurs sociétés à travers le monde tolèrent la polygamie, il reste que la majorité des mariages unissent seulement deux personnes. Serions-nous faits biologiquement pour être monogames? La science semble indiquer que oui, constate le Détecteur de rumeurs.


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Rappelons qu’on appelle monogamie la situation d’une personne qui n’est liée qu’à un seul conjoint. Pour certaines espèces animales, se dit d’un mâle qui ne vit qu’avec une seule femelle à la fois, au moins pendant qu’ils élèvent leurs petits.

Selon une revue de littérature parue en 2019, on retrouve généralement la monogamie chez les espèces de primates qui n’ont qu’une petite différence de taille entre mâle et femelle. C’est ce qu’on appelle le dimorphisme sexuel. La raison étant que, dans un système polygame, les mâles doivent jouer du coude pour conquérir les femelles et ont avantage à être plus forts et plus grands. Chez l’humain, les hommes sont généralement 15% plus grands et plus lourds que les femmes alors que chez le gorille et l’orang-outan, les mâles peuvent facilement peser le double de leurs concubines.

L’émergence de la coparentalité

La monogamie serait aussi l’environnement familial le plus favorable pour assurer la survie de la descendance de notre espèce. Les enfants de l’Homo sapiens naissent très dépendants de leurs parents et exigent énormément de soins par rapport à ceux des autres espèces, afin d’amener les enfants à maturité et développer le plein potentiel de leur matière grise.

Les parents avaient donc un avantage, d’un point de vue strictement biologique ou évolutif, à coopérer: parce que les femmes doivent consacrer beaucoup d’énergie à cette tâche et ne sont pas prêtes à procréer à nouveau avant un long moment. Les pères auraient donc en quelque sorte uni leurs efforts aux mères. En plus de la coopération, cela offrait un degré de protection supplémentaire à leur propre descendance.

Toutefois, des études ont suggéré au fil du temps que c’est la monogamie qui créerait un contexte favorable à l’émergence de soins paternels, et non pas l’inverse. L’une des hypothèses, évoquée en 2016 dans la revue Nature, qui tente d’expliquer ce qui a favorisé le développement d’un mode de vie monogame, est que lorsque les hommes sont supérieurs en nombre dans une société, ils ont tendance à se lier à une seule femme. Cela garantit le lien de paternité envers ses petits.

Les biologistes et les anthropologues y voient une forme de sélection naturelle à l’oeuvre: ce mode de vie favorisant la descendance du groupe, il aurait mené progressivement à une plus grande proximité des pères, et ultimement, à une intensification des soins paternels.

Verdict

Même s’il est impossible de savoir tout ce qui s’est passé dans les derniers millions d’années, les études, notamment celles qui comparent l’être humain avec ses cousins primates, suggèrent que nos ancêtres auraient évolué vers un mode de vie monogame pour offrir un environnement sécuritaire à leur progéniture et faciliter la survie de leur descendance.

 

Photo: mrhayata / Flickr

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