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Entraînez vos muscles par la pensée. Faites suer votre cerveau! Certaines personnes croient qu’il est possible de guérir par la pensée. D’autres croient qu’il est possible d’augmenter sa force musculaire grâce à un programme d’entraînement mental. Plus besoin d’aller à la salle d’entraînement? Et si c’était si facile!

Bien que vous n’ayez plus besoin de pousser de la fonte à proprement dit, vous devrez faire travailler votre cerveau très fort puisque des chercheurs ont démontré un lien entre l’activité du cortex moteur, en d’autres mots, la matière grise du cerveau qui nous fait bouger, et la force musculaire. Bien entendu, ce lien est possible seulement si l’autoroute de nerfs, le système nerveux, est en bon état pour faire voyager le signal envoyé par le cerveau jusqu’à vos muscles. Effectivement, la force serait influencée par le nombre et le type de fibres présentes dans chaque muscle, mais également par l’imagerie mentale. Ce sont des chercheurs de l’Institut musculo-squelettique et neurologie en Ohio qui sont parvenus à ces conclusions en plâtrant le poignet de deux groupes de sujets sains: un groupe avec entraînement et l’autre, sans entraînement. Pendant quatre semaines, les sujets du groupe avec entraînement ont imaginé 52 contractions maximales, d’une durée de 5 secondes, suivi de 5 secondes de repos, 5 jours par semaine. De quoi faire suer votre cerveau!

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Pour ceux qui détestent les salles d'entraînement, ne vous réjouissez pas trop rapidement puisque tous les sujets, une fois le plâtre retiré, ont vu leur force diminuer. Par contre, les sujets avec entraînement, avaient perdu deux fois moins de force. Comment expliquer cette observation? Si notre cerveau n’a plus besoin de «parler» à nos muscles, il se crée des moments de «silence». Plus ces silences sont prolongés, moins le muscle se contracte, plus il y aura diminution de la force musculaire. L’entraînement mental permet au cerveau de continuer la discussion avec les muscles même si ceux-ci ne peuvent plus bouger.

Pour la kinésiologue que je suis, ces résultats sont plutôt étonnants! Je me demande s’il s’agit d’un effet placebo? Même les chercheurs se le demandent puisqu'ils ont l'intention de refaire les mêmes tests, mais avec un groupe placebo. Néanmoins, même s’il s’agissait d’un effet placebo, il pourrait être intéressant d’utiliser cette technique dans le traitement de troubles musculo-squelettiques reliés au travail, pour éviter la perte musculaire chez les personnes âgées dont les mouvements sont restreints, ainsi que dans le cas d’une réadaptation à la suite d’un accident. En d'autres termes, il faut mettre à profit son imagination pour trouver des utilités à cette technique.

Dominique Larouche

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