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Je continue cette semaine la publication du « journal de bord » de mon livre en y publiant certains encadrés qui n’ont pu, faute d’espace, trouver leur place dans le bouquin. Celui-ci entretenant déjà des rapports étroits avec le site web Le cerveau à tous les niveaux et son blogue grâce à différents renvois, cette conversion ne fait donc qu’étendre une approche déjà présente depuis le début du projet. Je publie donc aujourd’hui un encadré ainsi retiré de l’épilogue du livre où je soulève quelques considérations sur les femmes et la science en général.

La première fait suite à l’évocation dans le livre de la vie de Mileva Marić, la femme d’Einstein, une physicienne remarquable qui a formé un duo formidable avec Albert durant une quinzaine d’années. Mais leur histoire a mal tourné, le duo s’est fait un enfer par la suite et on a oublié Mileva.

Je rappelle toutefois qu’il y a des contre-exemples à cette histoire, comme celui de Pierre Curie qui s’est battu pour partager son Nobel de physique avec sa femme Marie. Elle en a même eu un deuxième en chimie toute seule après, c’est tout dire.

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D’autres femmes ont pu avoir des contributions scientifiques considérables parce que peu intéressées, justement, par la compétition ou la reconnaissance. La philosophe des sciences Vinciane Despret rapporte que si Jane Goodall et Diane Fossey, des jeunes femmes peu expérimentées, se sont retrouvées sur le terrain et ont révolutionné la manière de voir les grands singes et de penser la primatologie, c’est parce que les pontes, les hommes, ne voulaient pas y aller, ne voulaient pas risquer de « perdre leur temps » en passant des mois sur le terrain !

Despret mentionnait aussi dans le même livre intitulé « Singes » que le National Geographic avait fait un reportage sur Jane Goodall dans les années 1960, qui la présentait un peu comme une femme seule dans la jungle. Et qu’on avait complètement effacé le fait que pour que ça fonctionne, il fallait plein de gens autour d’elle. Des gens du pays. Des êtres humains, noirs. Les luttes de libérations sont multiples et se superposent souvent, semble-t-il.

* * *

Je ne veux pas trop m’avancer, mais ce petit billet pourrait bien être le dernier de ces « encadrés enlevés du livre ». Cela coïncide un peu avec la fin de l’été puisque lundi prochain, le premier de septembre, est férié au Québec pour la fête du travail. Je prendrai donc une petite pause ce lundi-là et vous reviendrai le 11 septembre sans doute avec des nouvelles fraîches du livre.

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