Plastique

À l’échelle mondiale, 90 % du plastique qui a été produit n’aurait jamais été recyclé. Ce plastique se retrouve dans les décharges, mais aussi dans l’environnement, transporté par les eaux de pluie jusqu’aux rivières, puis dans les océans. Tant et si bien que le fleuve Saint-Laurent contient aujourd’hui une quantité aussi élevée de microparticules de plastique que les sites les plus contaminés ailleurs dans le monde.

Au sommet du G7 à Charlevoix en 2018, six des sept participants de la conférence ont publié un communiqué témoignant de leur volonté de protéger les océans, notamment contre la pollution par le plastique. Le Plan d’action de Charlevoix montre que les dirigeants présents au sommet ont l’intention de remédier à ce problème d’envergure [1]. Seulement, le document ne fait que reconnaître l’urgence de la situation, qui est incontestable : les plastiques tuent 1,5 million d’animaux marins par année. Dans l’annexe du Plan d’action, les parties s’accordent pour développer une meilleure gestion des plastiques. 

Elles préconisent une approche globale qui limiterait le recours aux plastiques à usage unique, mais aussi qui repenserait les cycles de vie des produits et leur utilisation afin que ceux-ci ne se retrouvent pas dans les océans. Toutefois, cet engagement est volontaire et non contraignant, ce que déplorent certaines associations. De plus, une inconnue de taille demeure : la charte sera-t-elle adoptée dans le futur par les pays du G20 ?

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D’ores et déjà, à l’échelle locale, les acteurs locaux s’attaquent activement aux plastiques à usage unique. Montréal a banni les sacs plastiques gratuits dans les magasins en 2018 et l’Écosse vise à bannir les pailles de plastique d’ici 2019. L’Inde et Taïwan, de leur côté, étendent l’interdiction à tous les plastiques à usage unique. Les entreprises s’engagent, elles aussi : les rôtisseries St-Hubert ont déjà éliminé les pailles de plastique de ses restaurants et Chez Cora ira dans le même sens d’ici 2019. À l’international, Starbucks a l’intention de supprimer les pailles jetables d’ici 2020, et IKEA souhaite suivre le mouvement pour tous les plastiques à usage unique dans ses magasins et restaurants. 

Bannir les plastiques à usage unique ne réglera pas tout, car le plastique est présent partout, depuis l’emballage jusque dans les produits cosmétiques. De plus, une quantité énorme de plastique est présente dans l’environnement, et aucune solution concrète n’a encore été trouvée pour éradiquer la pollution des océans. Cependant, à toutes les échelles, les actions se multiplient contre le plastique afin de réduire les 8 millions de tonnes qui s’y retrouvent chaque année. Toutes ces actions, même les plus petites, vont dans le bon sens.

 

— Nicolas Pinceloup, étudiant au programme de maîtrise en biologie à l'Université de Montréal

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