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Ce sera sans doute un des résultats de recherche les moins étonnants de l’année: les personnes les plus riches de la planète ont un impact disproportionné sur les changements climatiques.

Elles contribuent à davantage d’émissions par leurs déplacements, leurs achats et l’empreinte carbone de leurs investissements. Selon des calculs publiés le 7 mai dans la revue Nature Climate Change, de 1990 à 2020, les 10% les plus riches de la population mondiale ont été responsables des deux tiers de l’augmentation de la température mondiale survenue pendant cette période (0,61 degré Celsius), et des deux tiers de l’accroissement de l’intensité des canicules extrêmes. Le 1% le plus riche est à lui seul responsable du cinquième du réchauffement. 

Dit autrement : les 10% les plus riches contribuent 6,5 fois plus au réchauffement climatique que le Terrien moyen. Et le 0,1% le plus riche y contribue 76 fois plus. 

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Cette « contribution » peut aussi se mesurer sur les impacts indirects du réchauffement: l’équipe, dirigée par l’analyste en modélisation climatique Sarah Schöngart, de l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués, en Autriche, estime que le 10% le plus riche de la population a contribué six fois plus aux sécheresses de l’Amazonie que la personne moyenne. 

Une telle analyse fait aussi ressortir des inégalités entre pays. Les 10% d’Américains les plus riches ont contribué 17 fois plus au réchauffement climatique que la personne moyenne, tandis que les 10% d’Indiens les plus riches ont contribué 1,2 fois plus. 

Cette recherche s’inscrit dans ce que les experts appellent la science de l’attribution, où une connaissance de plus en plus raffinée des impacts des gaz à effet de serre et des calculs d’émission, permet de plus en plus d’attribuer une part de responsabilité aux événements climatiques extrêmes: autrement dit, quel aurait été le degré de probabilité qu'une canicule, une inondation majeure ou une sécheresse, se produise, sans le réchauffement climatique induit par les humains. 

De tels calculs, poursuit le chercheur en sciences de la Terre Christopher Callahan, dans un commentaire accompagnant la recherche, peuvent venir en aide aux initiatives de finances climatiques —qui doit payer quoi— et aux calculs des responsabilités en matière de pertes et dommages causés par les événements extrêmes.

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