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Le ralentissement du courant marin de l’Atlantique inquiète parce qu’il est un composant majeur du climat mondial. Mais dans l’immédiat, il pourrait avoir un impact tout près de lui: en haussant le niveau des mers du Nord-Est des États-Unis. 

Appelé AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation), ce tapis roulant sous-marin est ce qui transporte, à la surface, les eaux plus chaudes du Gulf Stream jusqu’en Europe et, sous la surface, les eaux plus froides de l’Arctique vers le sud. Les experts s’inquiètent de son ralentissement des deux dernières décennies: les plus pessimistes évoquent même le risque qu’il s’interrompe complètement vers la fin du siècle. Ce qui, par effet domino, perturberait le climat du reste de la planète.

Mais cela ajouterait aussi à la hausse du niveau de la mer le long de la Nouvelle-Angleterre, écrivent des chercheurs de l’Université Princeton dans une recherche parue le 16 mai dans la revue Science Advances

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C’est que la hausse du niveau des mers n’est pas répartie également à travers le monde. Certes, la fonte des glaces permet de calculer la hausse planétaire moyenne, mais certaines régions sont plus affectées que d’autres. La chaleur, les courants marins, le degré de salinité, jouent ainsi un rôle: l’eau plus chaude prend plus « d’espace » que l’eau plus froide.

Cette différence, on l’avait déjà observée : le golfe du Maine serait, depuis deux décennies une des deux régions du monde où les eaux se réchauffent plus vite que partout ailleurs. La faute incombe, en partie, aux eaux plus chaudes du Gulf Stream qui, en raison de la géographie locale, restent « emprisonnées » plus longtemps. Plus largement, c’est dans l’ensemble du Nord-Est que l’on observe une « accélération » —le terme était employé dans une recherche de 2012— de la hausse du niveau des mers. Le ralentissement de l’AMOC pourrait être en cause. 

Les chercheurs de Princeton ont pu bénéficier de mesures quotidiennes des marées remontant à plus d’un siècle en Nouvelle-Angleterre. Ils ont pu confirmer qu’en plus de la hausse régulière du niveau de la mer qui est attribuable au réchauffement climatique, des fluctuations correspondent aux années où l’AMOC est plus faible —donc, des eaux plus chaudes pendant plus longtemps. Ces années étaient aussi celles où les inondations côtières étaient encore plus fréquentes.  

De tels calculs pourraient donc contribuer à prédire à l’avance ces années « plus à risque » d’inondations. De plus, comme rien n’indique que le ralentissement de l’AMOC soit voué à s’arrêter, ces inondations risquent d’être plus fréquentes.

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